Un nouvel opus basé sur une série de jeux vidéo bien connue et, en même temps, une nouvelle chance pour les auteurs de sortir du ghetto des adaptations bon marché qui rognent sur l'original. Les auteurs ont-ils tiré le meilleur parti de leur chance ou l'ont-ils manquée, confirmant ainsi le stéréotype selon lequel une bande dessinée basée sur un jeu vidéo est une arnaque à bas prix de l'argent des fans ? Le rite de Passage raconte l'histoire d'Anton Castillo de Far Cry 6, un dictateur brutal qui dirige la république bananière fictive de Yara, et de son fils Diego. Le jour de son 13e anniversaire, Anton emmène Diego en voyage, dans l'intention de transmettre une importante leçon de vie à sa progéniture. Cette excursion masculine constitue un support narratif dans lequel Anton tisse des histoires sur les gens et leurs valeurs, tout en essayant d'inculquer certaines valeurs à son propre fils. Les protagonistes des histoires d'Anton sont des antagonistes des jeux précédents de la série Far Cry, ce qui donne un peu de saveur et constitue un clin d'œil aux fans de la série. Chacune de ces courtes vignettes comiques est à la fois une histoire fermée et une excuse pour transmettre à son fils un peu de sa propre vision du monde. Pour une série connue principalement pour son action débridée et ses explosions spectaculaires, ce comics est une histoire étonnamment intime qui, grâce à sa focalisation sur un petit nombre de personnages et leur histoire, donne un aperçu de leurs caractères. Pour être honnête, nous ne nous attendions pas à cela et c'est une très agréable surprise. Grâce à la lecture, nous pouvons regarder les personnages connus du jeu d'un point de vue complètement nouveau et, ne serait-ce que pour cette raison, les fans de la série devraient prêter attention à cette bande dessinée.

La mise en scène de l'article examiné se situe à un niveau décent, ce qui permet de lire la bande dessinée sans grincer des dents, mais aussi sans soupirer de plaisir. Les croquis sont soignés, les planches et les images individuelles sont bien composées, de sorte qu'il n'y a pas le moindre problème pour suivre l'histoire, et la composition est une bonne aide visuelle pour la narration présentée. Là où il y a peu d'éléments d'action, les croquis sont restés dynamiques, évitant le sentiment de statique et l'ennui qui en découle, tout en se concentrant sur la lisibilité de la conception graphique. L'ensemble est complété par une palette de couleurs bien choisie qui s'accorde avec l'atmosphère de l'histoire. Le rite de Passage n'est pas une bande dessinée exceptionnelle, mais elle prouve que les choses peuvent être différentes et qu'un comics basé sur un jeu ne doit pas nécessairement être une lecture bon marché qui exploite la dévotion des fans de l'original.