Who's next (Ashita no esa kimidakara) est une série toujours en cours de parution au Japon et qui a connu dix tomes à ce jour aux éditions Kodansha. Un mystérieux monstre est apparu à l'école et a déclaré qu'il mangerait « une personne par jour » ! Décider de la valeur des vies est la clé de la survie ! Quel sera le destin du protagoniste une fois qu'il deviendra l'aliment désigné !?

Dans ce numéro, alors que le sort des survivants à l'intérieur de l'école semble condamné, un hélicoptère arrive inopinément d'où débarquent de nouvelles personnes, et c'est à Sasazuka de décider qui sera le prochain repas. Pendant ce temps, tout le monde se démène désespérément pour trouver un moyen de sortir. Le premier volume de Who's next s'était achevé sur un rebondissement inattendu : l'arrivée d'un hélicoptère. Cette apparition avait brièvement ravivé l'espoir dans le cœur des quelques élèves survivants, mais l'amère réalité était qu'il ne s'agissait pas du tout de l'équipe de secours, mais d'un groupe plutôt inhabituel de six individus, laissés sur le toit de l'école parce qu'il était considéré comme un " endroit sûr ". Entre-temps, le petit groupe d'étudiants s'est considérablement réduit à trois survivants : le protagoniste Sasazuka, un lycéen timide qui découvre peu à peu son côté plus héroïque, ainsi que ses pulsions d'adolescent (ce qui donnera lieu à des scènes hilarantes), l'athlétique et monolithique Yamabuki, et enfin le mystérieux Masai, qui continue imperturbablement à filmer tout ce qui se passe avec sa caméra, sans laisser filtrer la moindre émotion. Entre morts accidentelles, trahisons et choix dramatiques, les autres garçons ont perdu la vie les uns après les autres, principalement à cause de la stratégie de survie mise en place par le groupe : choisir chaque jour une personne à donner en pâture au monstre qui erre devant le bâtiment de l'école. Les nouveaux arrivants méritent maintenant le titre de collation potentielle pour la terrifiante créature : une douce vieille dame, simplement appelée "grand-mère" par tout le monde, deux jeunes gens unis par un fort lien d'amitié, le fanfaron Hijiri et la timide Nao, un garçon nommé Takuya, le célèbre lutteur professionnel Nitawaki et, enfin, un étrange homme d'âge moyen dont nous ignorons le nom mais qui semble connaître des détails sur le monstre qui menace de les dévorer. Ainsi se poursuit la lutte pour la survie de ce groupe infortuné, totalement inconscient de ce qui se passe en dehors des murs de l'école et de plus en plus désabusé et désespéré. Acculé par la menace du monstre affamé, c'est Sasazuka, qui a survécu de la manière la plus improbable à la multitude de dangers et de situations à la limite de l'absurde dans le volume précédent, qui décide du sort de chacun cette fois-ci. S'appropriant maladroitement le rôle de leader, Sasazuka prend sur lui de choisir qui sera la nouvelle victime sacrifiée, non sans se heurter à la résistance des nouveaux venus.

C'est surtout Takuya qui exprime son aversion pour une pratique aussi barbare, soutenu en partie par la rebelle Hijiri, animée par le désir de protéger Nao à tout prix. Notre protagoniste réussit à mettre au point un système qui apaise les esprits, mais de nombreux rebondissements viennent perturber leur installation déjà précaire et les exposent à des dangers encore plus grands. Les questions se multiplient, et le caractère énigmatique de Masai ne fait qu'en rajouter. Comment se fait-il qu'il n'ait pas peur d'être dévoré ? Et pourquoi se consacre-t-il si compulsivement à documenter les événements avec son appareil photo ? L'origine de la créature reste totalement inconnue et l'absence de contact avec le monde extérieur laisse présager le pire. L'homme étrange qui a débarqué en hélicoptère et qui parle d'une menace encore plus grave vient également ajouter aux doutes et aux craintes. Alors que dans le premier volume, les personnages étaient tous des élèves et que la narration était basée sur la dynamique hiérarchique rigide et cruelle établie au moment de l'arrivée du monstre, dans le deuxième volume, des éléments extérieurs à la réalité scolaire entrent en scène, de manière plutôt caricaturale, tant en termes d'esthétique que de comportement, et donc moins convaincante. D'un côté, nous avons le lutteur fanfaron et imbu de sa personne, qui ordonne à Yamabuki de faire le ménage au lieu de s'entraîner ; de l'autre, l'incarnation la plus extrême de la bonté avec la vieille dame, qui est prête à se sacrifier pour que les plus jeunes puissent continuer à vivre ; et puis encore, un personnage qui se présente comme un chevalier sans tache mais qui est en fait le plus lâche et le plus égoïste d'entre tous. Au-delà de la fonction purement narrative qu'ils remplissent, nécessaire à la poursuite du récit, les nouveaux membres de la distribution se fondent moins naturellement dans la dynamique déjà en place et n'apportent pas grand-chose à l'histoire. En revanche, les gags comiques mettant en scène Sasazuka sont très réussis, capables d'atténuer la tension du danger imminent. Le récit présente un bon équilibre entre les sketches comiques, le suspense et l'action, et le rythme soutenu réussit à maintenir l'intérêt du lecteur. Il y a cependant un changement d'atmosphère par rapport au premier volume : le facteur survie est quelque peu mis de côté pour laisser place à la présentation des nouveaux personnages, un aspect qui était auparavant intégré de manière plus dynamique et fluide dans les événements ; un détail qui ralentit légèrement le rythme de la narration.