The Blind Side dresse un récit inspiré d'une histoire "vraie" où une famille aisée menée, devrait-on dire contrôlée, par la matriarche dans leur univers de blancs décide du jour au lendemain de s'occuper d'un jeune homme noir assez imposant sans abri et sans famille. Homme dont l'intérêt a déjà été pris en compte par les hauts dirigeants de l'école blanche du quartier. Le film propose un scénario appuyé, un dialogue ultra-écrit pour que chaque phrase ait son importance et son message à dégager ou encore son gag en bout de ligne pour détendre sans cesse l'atmosphère. On y traite parfois de sujets plus graves, mais c'est tellement frôlé qu'on a tôt fait de passer à autre chose pour revenir à une ambiance plus ensoleillée. Certes, on remercie d'avoir éviter le mélodrame excessif, bien qu'on cherche des petites larmes ici et là, mais de rendre si surréels des visites dans les pauvres quartiers de la ville ou des accidents assez spectaculaires, ça donne une vision un peu étiolée de la réalité. Rien n'est aussi rose et c'est un peu ce qui cloche généralement dans ce genre de films.

Cependant, The Blind Side est un divertissement très convaincant. Bien qu'il dure plus de deux heures, l'intrigue est plutôt efficace, et toute personne de tous âges peut y trouver son compte le temps d'un instant. La réalisation est assez classique, mais elle fait son boulot, tout comme les personnages, clairs et précis, qui ont droit à des performances solides. Reste que la thématique séduira sans doute moins de ce côté de l'Atlantique, le football américain n'étant pas vraiment la tasse de thé de l'Europe.