La ballade de Sean Hopper est l'adaptation en bande dessinée d'un roman de Martine Pouchain, paru en 2010 aux éditions Sarbacane. Le jeune Bud vit avec sa grand-mère indienne cherokee dans la petite ville de Springfield, une bourgade où il ne se passe pas grand chose. Son voisin, Sean Hopper, est chargé du sale boulot aux abattoirs, c'est à dire tuer froidement les bœufs. De caractère violent, il y voit là un exécutoire à ses pulsions meurtrières. Tout le comté le redoute, il déteste les enfants, il ne respecte pas sa femme Bonnie (trop saoul pour s'en rendre compte), il héberge certes son père (souffrant d'Alzheimer) mais la relégué dans une cabane au fin du jardin, bref sa vie est loin d'être un fleuve tranquille. Lassée de cette existence, Bonnie finit par le quitter. Pressé d'en finir, Sean monte dans sa Thunderbird, la musique à fond, et fonce dans un platane. Il ressort pourtant sain et sauf de l'accident ... excepté qu'il a profondément changé.

Bref, cet ouvrage reprend les grandes lignes du roman éponyme, avec le petit Bud comme témoin du changement de Sean Hopper, qui abandonne peu à peu son côté sombre (ses tentatives de suicide échoueront toutes) avant d'embrasser un destin plus vertueux. La galerie de personnages de cette BD s'avère très élaborée, et peu à peu, le récit devient de plus en plus ensoleillé. L'auteur n'oublie pas d'incorporer une touche d'humour, notamment lorsque Sean tente d'en finir (le destin se joue de lui). Le dessin se montre quant à lui très élégant et restitue parfaitement ce coin reculé des Etats-Unis, terre de mystère et de violence.