La série FOG a initialement vu le jour aux éditions Casterman. Cette deuxième intégrale publiée aux éditions du Long Bec réunit l'équivalent de quatre tomes, soient deux diptyques. L'intrigue nous propulse en 1874, en pleine Angleterre victorienne. Dans une ambiance mystico-policière, les bas-fonds de la capitale britannique n'ont jamais été un lieu de villégiature, mais depuis quelques semaines, la police enquête sans succès sur des meurtres d'une sauvagerie inhabituelle. Une rumeur commence à circuler dans les pubs du port : ces crimes seraient l'œuvre de deux guerriers vikings dont les corps intacts ont été récemment exhumés d'un tumulus des Shetlands. Dans le préambule, le scénariste Roger Seiter nous raconte son intérêt pour cette époque si particulière, et met en exergue la condition des femmes, assez difficile cette époque. C'est d'ailleurs pour cela que l'auteur a fait le choix de ne pas marier l'héroïne Mary Launceston afin d'en faire une femme indépendante.

Ce deuxième recueil envoie cette fois Mary Launceston mener l'enquête d'abord dans les Highlands, sur fond de querelles entre l'Angleterre et l'Écosse. Pendant ce temps, le journaliste Ruppert Graves, toujours à la recherche d'un sujet, explore l'East End Londonien en compagnie de l'inspecteur Molton. La découverte d'une mystérieuse amnésique, que l'on nommera Sarah, va plonger le trio dans une nouvelle enquête. La solution semble se trouver en Écosse. Le deuxième diptyque débute quant à lui en 1877, un crime abject est commis dans une cour sordide de l'East End, la victime est un certain Oliver Lewis et l'investigation ne semble pas être une priorité pour les autorités. Parallèlement, le vaisseau du colonel Blake pénètre dans le port de Londres, avec un formidable trésor archéologique égyptien à son bord., tandis qu'un éditeur américain vient acheter le roman de Rupert Graves. Mais voici qu'un nouveau drame se déroule cette fois dans la maison d'un éminent membre du Parlement. L'ambiance du Londres victorien glauque et sombre à souhait est très oppressante, le dessin ne ressemble à aucun autre, les personnages fonctionnent tous avec une psychologie bien particulière, les rebondissements et fausses pistes sont impressionnants. La série se veut un savant mélange entre fantastique et policier. Le dessin de Cyril Bonin s'avère assez différent de son trait actuel (cf Time Before ou La Délicatesse), mais correspondant parfaitement à l'atmosphère sombre de la saga.