Décembre 1970. Le colonel Ryszard Kuklinski, officier dans l'armée polonaise, se trouve à Gdansk. La grève du chantier naval est brutalement arrêtée par les tirs de l'armée, et Kuklinski est profondément choqué par les affrontements sanglants qui en découlent. Il ne supporte pas non plus de voir l'influence (pour ne pas dire l'ingérence) toujours plus grande des soviétiques sur son pays, surtout que l'URSS a d'ores et déjà mis sur pieds un plan pour une Troisième Guerre Mondiale si la situation s'envenimait davantage avec les Américains. Justement, Kulinski décide de constater les services secrets étasuniens et de le fournir les plans secrets des Russes. On lui attribuera le nom de code "Jack Strong", mais ce dernier ne veut pas devenir un espion polonais à la botte des Américains. Son objectif est que la Pologne s'émancipe de l'ogre russe, jamais il ne trahirait son pays, et seuls les objectifs des Russes seront partagés avec la CIA. Mais l'URSS se sait surveillé, d'autant plus que leur projet d'anéantissement de l'union syndicale Solidarnosc est à présent connu par leur ennemi juré. Kuklinski n'a pas d'autres choix, il doit partir pour l'Amérique, lui et sa famille ...

Jack Strong est un film d'espionnage polonais sorti en 2014 et de facto inédit dans les salles françaises. Dans le rôle titre nous trouvons Marcin Dorocinski, acteur polonais aperçu dans la série Cape Town et encore très peu connu dans l'Hexagone. Patrick Wilson interprète pour sa part David Forden, le contact américain de Kuklinski. Inspiré de faits réels, le film se situe dans le même genre que "Le pont des espions"(2015) de Steven Spielberg et apporte un éclairage intéressant sur la Pologne des années 1970, alors en plein régime communiste. La réalisation s'avère solide dans l'ensemble, même si on ne décèle aucune phase spectaculaire (exceptée une course-poursuite en voiture).