Pierre Péju et Lionel Richerand nous dévoilent une histoire peu connue de la psychanalyse : la rencontre de Freud et de son patient américain Horace Frink. Frink l'élève brillant, l'athlète, le représentant exacte du Nouveau monde et de ses possibles, qui sera tour à tour disciple et cheval de Troie pour gagner la conquête de la prude Amérique. Frink qui sera surtout cas d'école et sujet, piloté par Freud qui influera sur son divorce, son remariage avec la puissante Angelika Bijur (héritière de General Motors) et son implantation à la tête de Société psychanalytique américaine.

1909, le docteur Sigmund Freud arrive à New-York afin d'y développer par le biais de conférences ces théories sur la psychanalyse. A son arrivée, il fait la connaissance du docteur Frink qui deviendra plus tard l'un de ses patients... Nous suivons alors la vie d'Horace Frink, de son enfance jusqu'à la fin de ses jours, faite de traumatismes, d'inquiétudes et de questionnements... Le dessin au crayon gris nous maintient dans une ambiance mélancolique. Tout au long d'une lecture fluide, nous observons les expressions, les attitudes, la forme des bulles, les détails sur les visages et autour des personnages... tous ces éléments sèment au fil des pages, l'angoisse et le trouble.  « Il y a toujours un but, même si ce n'est pas le but recherché qu'on atteint. » « Comment peut-on devenir névrosé alors qu'il est si facile de jouir des choses simples ? » « C'est par la parole qu'on soulagera l'esprit. »