Scénario et dessin : Gregory Panaccioner
d'après le roman de Cyril Massarotto
Samuel fête ses 35 ans seul. Il n'a plus de parents, n'a pas de frères et sœurs ni d'amis. Enfin si, Marcel & Marceline, ses voisins septuagénaires. Mais ces derniers ne sont pas là pour l'anniversaire de leur protégé. Samuel se sent seul. Comment a-t-il pu en arriver là, lui qui avait une jolie bande de copains ? Alors un soir, il décroche son téléphone et compose le seul numéro qu'il connaît par cœur : celui de la maison de son enfance. Quelqu'un répond. Et cette personne, c'est Samuel lorsqu'il avait 10 ans. Le Samuel d'aujourd'hui va renouer avec le Samuel du passé, et chacun va apporter sa contribution pour une vie meilleure.
Au début du récit, Samuel est un peu un homme des cavernes. Il se cache derrière ses cheveux longs et sa barbe négligée. Au travail, il est le collègue sympa mais sans plus. Du côté de sa vie personnelle, c'est le néant. Il n'a personne avec qui partager son quotidien et n'a que deux amis : ses voisins, chez qui il dîne tous les soirs. Marcel et Marceline sont d'ailleurs comme ses parents. Ils l'ont pris sous leurs ailes dès son arrivée dans la capitale, quinze ans plus tôt. 35 ans et personne avec qui fêter cette nouvelle année. Le constat de vie de Samuel est assez triste. Alors, lorsqu'il engage une conversation téléphonique avec l'enfant qu'il était, il va se sentir revivre, un peu. Ce duo est touchant, mais il nous a également fait sourire. En effet, comme un enfant, le petit Samuel est plein d'innocence. Pour lui, la vie est simple malgré l'épreuve à laquelle il est déjà confronté à 10 ans. A travers leurs discussions du soir, Samuel va replonger dans ses souvenirs, ses doutes, ses choix de vie, ce qui va l'amener à réfléchir à ce qu'il souhaite réellement aujourd'hui. Quant au petit Samuel, il est guidé par son "mentor", qui va lui permettre de grandir en peu de temps. Nous avons tous tué l’enfant que nous étions, comme une mue obligatoire, un rite de passage absurde et cruel. Nous ne vivons qu’à demi et ce roman graphique est un plaidoyer pour laisser parler nos espoirs d’enfant, même les plus fous. Les cultiver, comme des plantes. C’est aussi beaucoup de rire, grâce à des personnages hauts en couleur et des situations impayables. C’est de la tendresse, énormément. Une adaptation très réussie du roman de Cyril Massarotto par Grégory Panaccione, le dessinateur de la BD "Un océan d’amour".
VERDICT
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"Quelqu'un à qui parler" est un ouvrage qui fait du bien. Tantôt drôle, tantôt attendrissant et émouvant, le récit Cyril Massarotto est touchant et l'adaptation en BD est une réussite. La lecture laissera un doux souvenir.