Voici l'ultime album d'Adèle Blanc-Sec par le grand Tardi. Ici, grâce à l'aide de son beau-frère, Adèle échappe de justesse à l'élixir du Docteur Chou, une infâme mixture qui transforme sa victime en bovin (littéralement). Peu après, Adèle se retrouve opposée à ses clones qui se font exploser près des dignitaires parisiens lui faisant porter le chapeau. Et comme un ennui ne vient jamais seul, elle se retrouve également victime d'une rage de dents.

Ce dixième et dernier album conclut donc les aventures extraordinaires de notre héroïne commencées en 1976. Il aura fallu attendre plus d'une décennie pour cette fin, le précédent tome étant paru en 2008. Afin de bien pouvoir profiter de cet épisode il faudrait quasiment relire toute la série, surtout qu'il y a plein de références aux aventures précédentes. A l'époque de sa création, il n'y avait pas beaucoup d'héroïnes dans les bandes dessinées. La formule de "l'héroïne intelligente, sarcastique et débrouillarde qui vainc un monstre dans chaque volume" a donc réussi. Sinon c'est du Tardi vintage avec cette humour complément surréel qu'il a su insuffler à cette série.  Ceux qui aiment l'humour de Tardi seront servis car les gags et les situations abracadabrantesques se succèdent au fil des cases. D'autant plus que l'humour absurde et sarcastique, qui s'en prend souvent aux mœurs et bizarreries politiques du moment, s'adapte parfaitement à l'univers steampunk, un Paris alternatif d'une Belle Époque imaginaire, envahi de monstres et de créatures bizarres et surnaturelles. On savait déjà que le dixième tome de la série serait aussi le dernier - et Tardi, même s'il semble être un peu pris de court par son approche feuilleton et par la pléthore de fils narratifs, avec des personnages qui apparaissent, disparaissent, réapparaissent puis sont oubliés en cours de route, parvient donc à clore l'histoire en beauté, la dernière page du dernier tome revenant là où tout a commencé, c'est-à-dire... à la première page du premier tome !