Après avoir redistribué les cartes dans le final de la controversée troisième saison, Westworld saison 4 tente de revenir à la case départ. Réussira-t-elle à retrouver sa force d'antan ? Huit ans se sont écoulés depuis que Dolores (Evan Rachel Wood) a donné sa vie pour libérer les humains de l'IA Rehoboam. Après une révolution contre les hôtes, les humains sont de nouveau autonomes et les androïdes, autrefois dominants, sont soumis à une interdiction stricte. L'ancienne copie de Dolores, qui vit désormais dans le corps de Charlotte Hale (Tessa Thompson), élabore en secret son grand plan pour pouvoir se venger des humains. Pour cela, elle fait appel à une copie androïde de l'Homme en noir (Ed Harris) qui lui sert de bras droit. En parallèle, nous vivons le quotidien d'une femme nommée Christina (Evan Rachel Wood), qui ressemble beaucoup à Dolores. Sa réalité est un jour bouleversée lorsqu'un homme prétend qu'elle le contrôle. Soudain, elle est hantée par des symboles de son passé et rencontre des visages familiers. Pour Christina, rien n'est soudain plus comme avant...

Westworld a commencé comme une série de mystère autour des agissements du célèbre parc d'attractions pour androïdes du roman futuriste de Michael Crichton. En 2016, Jonathan Nolan et sa femme Lisa Joy ont ainsi créé le prochain grand succès de la série. Les spectateurs et les critiques ont été enthousiasmés. La deuxième saison a repris là où la première s'était arrêtée. Mais c'est là que les choses ont commencé à devenir très inégales. La série alternait entre des épisodes exceptionnels sur le destin de certains personnages (par exemple Akecheta, interprétée par Zahn McClarnon) et des constructions d'intrigues autour de la conspiration de l'entreprise Delos qui ne pouvaient tout simplement pas suivre. Dans la troisième saison, on a quitté le parc pour montrer un monde futuriste intéressant à l'extérieur. Une approche très excitante et intéressante. Il n'y avait plus d'énigmes, plus de conflits éthiques autour du thème de l'intelligence artificielle. Il s'agissait d'un showcase de nombreuses séquences d'action qui ressemblaient plus à un James Bond futuriste qu'à la série qu'elle était encore à ses débuts. La saison 4 marque le retour à la force d'antan ? C'est sans doute par "oui" que l'on peut répondre le mieux à cette question. Les showrunners reviennent aux racines de Westworld dans la mesure où ils s'efforcent à nouveau de semer des petites énigmes et des mystères. Le mystère entourant la véritable identité de Christina et les objectifs qu'elle poursuit comptent parmi les aspects les plus intéressants de cette saison. Vers la fin, cela suscite un grand intérêt et le besoin de poursuivre son histoire.

De même, on revient à des thèmes philosophiques. Ici, ce n'est pas forcément l'éthique de l'intelligence artificielle, mais le thème du transhumanisme et du post-humanisme qui est au premier plan. Il ne s'agit pas tant de savoir si l'IA remplacerait l'humanité, mais plutôt de savoir comment un monde sans humains serait composé uniquement d'androïdes. Qui a le contrôle ? Qu'en est-il de la conscience ? Vivront-ils vraiment dans une simulation ? Même le thème des villes vertes, respectueuses de l'environnement, résonne en arrière-plan. La saison 4 de Westworld propose quelques approches très intéressantes qui ne sont certes pas totalement révolutionnaires, mais qui orientent de temps en temps la série dans une nouvelle direction. Malheureusement, la nouvelle saison n'est pas pour autant épargnée par des problèmes qui étaient déjà présents dans la saison 3. A commencer par le gunfight d'action qui n'en finit pas et qui ne fait que rarement avancer l'intrigue ou apporter une quelconque différence par rapport à d'autres sujets similaires. Trop souvent, c'est à nouveau le style qui prime sur la substance. Dans le sprint final de la saison, c'est un peu gênant, car des moments importants pour les personnages sont sacrifiés.