Un metroivania pur et dur.

Saga of Sins nous plonge directement dans les ténèbres du Moyen-Âge, où nous affrontons les sept péchés capitaux. Partiellement financé par le gouvernement bavarois, ce jeu de Bonus Level Entertainment nous entraîne dans un véritable jeu de plateforme d'action tout droit sorti de l'ère des 16 bits. En tant que pieux clerc du nom de Cecil, notre mission est de débarrasser le village de Sinwell d'un mystérieux fléau. La seule différence est que les monstres et les monstruosités vivent dans la tête des villageois et ne ravagent pas la région par le feu. Chacun des 21 PNJ - ou plutôt leur esprit - est représentatif d'un niveau. Après une courte boîte de dialogue, Cecil est téléporté dans la section. Soit nous décimons quelques ennemis dans de courtes zones de plateforme et nous battons toutes sortes de créatures, soit, si nous sommes chanceux, il pleut de l'or dans une zone bonus.  Sous sa forme humaine, Cecil est une mauviette. Mais dès que nous entrons dans le niveau, il se transforme en loup-garou avec des tirs de projectiles magiques, un double saut, un dash et la capacité spéciale de faire s'écrouler certains murs avec un hurlement de loup pour atteindre des coffres d'or ou des portes cachés. À la fin de chaque niveau, nous récupérons un objet en forme de cœur. Si nous en avons emporté un certain nombre, l'accès au boss de niveau s'ouvre. Les boss ont chacun pour thème l'un des sept péchés capitaux. De temps en temps, les méchants laissent des éclats de verre. Ceux-ci nous permettent de réparer les vitraux brisés dans notre chapelle. En compensation, nous sommes récompensés par de nouveaux personnages.

La gargouille crache du feu et peut mettre le feu à des caisses en bois qui bloquent notre chemin. Le griffon tire une balle perdue et se suspend à des murs spéciaux. Enfin, nous prenons en charge l'esprit impie. Ce personnage n'a pas d'option d'attaque, mais tant que nous nous déplaçons sous cette forme, nous sommes invulnérables. L'option d'invincibilité n'est cependant pas gratuite. Pour chaque seconde que nous passons en tant qu'esprit impie, le jeu nous retire à chaque fois un thaler d'or du solde de notre compte. Il vaut mieux dépenser l'argent gagné dans l'arbre de compétences. Ici, toutes les variantes de tir peuvent être améliorées de deux niveaux supplémentaires. Les cœurs de vie augmentent notre santé et si nous avons encore assez d'argent, nous nous procurons un autre Dash. Dans Saga of Sins, le Dash est un outil puissant. Il nous aide non seulement à surmonter les passages délicats, mais aussi à détruire des hordes entières d'ennemis lorsque Cecil s'écrase de plein fouet sur la meute. Il faut cependant tuer quatre ennemis normaux à chaque fois avant que le Dash suivant ne soit à nouveau actif. Après chaque section de niveau réussie, une pierre tombale apparaît dans le cimetière du village et nous pouvons refaire les niveaux sans pression et accéder à des zones qui n'étaient pas possibles auparavant par manque de personnage.

Simple mais efficace.

Dans les niveaux, nous pouvons changer de forme en un clin d'œil à l'aide des touches latérales. Dans les stages ultérieurs, c'est même une nécessité, car certains passages ne peuvent être terminés qu'avec le bon personnage. Graphiquement, le développeur bavarois s'est inspiré des peintures sur vitraux de l'artiste néerlandais Hieronymus Bosch (1450 - 1516), dont le style particulier fonctionne étonnamment bien pour un jeu de plateforme. Nous avons presque platiné Saga of Sins après un peu moins de 6 heures de jeu. Dans tout le fatras de Metroidvanias, de Roguelikes, les jeux de plateforme classiques sont devenus marginaux. Bonus Level Entertainment reste fidèle à la ligne classique des 16 bits et nous surprend avec un jeu de plates-formes d'action graphiquement créatif et solide sur le plan ludique. Il y avait de quoi être sceptique quant aux décors de fenêtre d'église, mais il faut admettre que la présentation visuelle fonctionne à merveille. L'amour du détail est visible à tous les coins de rue et même le menu d'options est un petit bijou graphique qui se présente sous la forme d'un manuel classique de la Super Nintendo. Si Cecil n'est pas aussi vif et agile que d'autres personnages de metroidvania et pourrait avoir un peu plus de vitesse dans les jambes, le jeu est techniquement irréprochable, sans aucun couac, et l'équilibrage est bien plus agréable. Quelques niveaux de plus n'auraient pas de trop cependant car la fin est plus abrupte que prévu.