Pour sa cinquième aventure cinématographique, le scénariste, réalisateur et acteur Gianni Di Gregorio revient pour assumer le rôle habituel du professeur retraité aux manières douces, qui cependant cette fois ne s'appelle pas Gianni, mais Astolfo. Le jour où il est expulsé précipitamment mais poliment de sa demeure historique, destinée à la fille du propriétaire qui est sur le point de se marier, Astolfo ne trouve d'autre solution que de quitter Rome, en fuyant vers la périphérie, dans un petit village perché où sa famille résidait des siècles auparavant, et où l'homme et sa sœur possèdent une vieille demeure, inhabitée depuis des décennies et soumise à la négligence du temps et aux objectifs d'une église avide et possessive qui, au fil du temps, procède à l'annexion de fermes en état d'abandon. Sur place, après avoir découvert un squatter, Astolfo rencontre, par l'intermédiaire d'un ami coureur de jupons impénitent, une douce fille de son âge dont l'homme finit par tomber amoureux. Mais les rumeurs se répandent dans le village, ainsi que la méchanceté et, entre prêtres espiègles et drôles de circonstances du destin, l'histoire d'Astolfo sera encore le signe avant-coureur d'un nouveau souffle de vie capable d'ébranler positivement l'âme d'un homme bon et trop complaisant.

Écrit avec le fidèle  Marco Pettenello , Astolfo nous fait retrouver Gianni Di Gregorio comme un acteur au meilleur de sa forme, assisté de la présence ensoleillée et apaisante de  Stefania Sandrelli , présence vitale pour le film et pour l'histoire racontée. La trame suit les sentiers légers d'une comédie agréable et polie qui utilise l'ironie et les tics populaires pour la colorer d'un humour peut-être facile, mais certainement aussi agréable. Malgré les escarmouches et les petits méfaits qui caractérisent la vie du village, le film de Di Gregorio reste une comédie réussie avec une simplicité presque désarmante, dont il ressort cependant encore plus que lors des précédentes réalisations (malgré la présence de films décidément meilleurs au niveau artistique, comme l'avant-dernier, hilarant et aussi dramatique Faraway de 2019), la force d'un personnage apaisé et ironique, instruit mais modeste, qui découvre enfin que, pour avancer, il y a plus que la simple réticence et l'acceptation passive des tournures désagréables que la vie finit par prendre si on la laisse faire seule. Un homme âgé qui prend conscience de la valeur de la vie, même à un âge où l'on serait plutôt prédisposé à céder à la passivité et à la résignation trop facile.