Réalisé par Julien Hervé.
Issue d'une famille de vignerons autrefois noble, la scientifique Alice Bouvier Sauvage (Chloé Coulloud) veut se marier. L'élu de son cœur est François Martin (Julien Pestel), qui doit un jour reprendre le commerce automobile de son père Gérard (Didier Bourdon). Pour présenter ses futurs beaux-parents à ses propres parents, Alice invite son fiancé, le père de celui-ci et sa mère, Nicole (Sylvie Testud), femme au foyer, chez ses parents. Ceux-ci vivent dans un petit château sur un domaine viticole de 600 hectares et accordent une grande importance à la tradition. Alors que la mère d'Alice, Catherine (Marianne Denicourt), est fière de descendre d'une princesse vénitienne, son mari, Frédéric Bouvier Sauvage (Christian Clavier), ne se lasse pas de citer son arbre généalogique qui remonte à plusieurs siècles. En guise de petite surprise, Alice a fait faire en secret des tests d'ADN à tous les quatre afin de découvrir d'où viennent réellement le père, la mère et les futurs beaux-parents. Les résultats sont très intéressants !
L'idée de départ n'est pas très originale, mais elle pourrait au moins être développée de manière originale. Que se passerait-il si quatre personnes fermement convaincues de leurs origines avaient des racines très différentes de celles qu'elles ont supposées toute leur vie ? Si l'on s'en tient à la fille Alice, le personnage qui met le feu aux poudres, tout cela n'aurait aucune importance. Car « dans la vie, c'est ce que l'on fait qui compte, pas ce que l'on est », lance-t-elle à un moment donné avec justesse. Cela ne devient une comédie que lorsque tous les autres se moquent de la raison et ne font plus que ce qui correspond à leur nouvelle ascendance - ou du moins aux clichés qu'ils associent à leur origine. Gérard Martin, qui s'appelle secrètement Gerhardt et qui n'est pas vraiment français mais à moitié allemand, jette du jour au lendemain sa foi dans les produits locaux de qualité par-dessus bord. Dans la chaufferie, il ne manipule plus que des clés à molette d'un fabricant souabe et finit par mettre une voiture de Stuttgart devant sa porte, bien que dans son métier de concessionnaire automobile, il ne vende que des modèles français. Sa femme Nicole est encore plus mal en point. En tant que très, très lointaine parente de la famille royale anglaise, elle est contaminée par la fièvre royale et finit par se pavaner comme le portrait de la reine Elizabeth II. Les contre-beaux-parents ne sont guère mieux lotis. Tandis que Catherine Bouvier Sauvage se persuade qu'elle aime le porto en découvrant ses racines portugaises, son mari Frédéric, soi-disant Cherokee à 15 pour cent, brûle sa galerie d'ancêtres et se réfugie dans son lit avec « Danse avec les loups » de Kevin Costner. Les gags sont aussi plats qu'ils en ont l'air. L'intrigue pourrait être tirée d'une pièce de boulevard, et la mise en scène y fait également penser. Tournées en longues scènes dans peu de lieux, les générations et les classes sociales s'entrechoquent et les personnages claquent la porte. L'illustre casting, composé de Didier Bourdon et Sylvie Testud du côté de la classe ouvrière, et de Christian Clavier et Marianne Denicourt du côté de la noblesse, s'applique visiblement à la tâche. Mais même ces grands acteurs ne parviennent pas à tirer davantage du scénario superficiel écrit par Hervé lui-même.
VERDICT
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Cette comédie française, dans laquelle leur véritable ascendance plonge quatre (prétendus) Français dans une crise de sens, recourt à tous les clichés, même les plus usés, sans se soucier des conséquences. Un divertissement léger, souvent absurde, plein de gags plats et de personnages sans relief.