Corto Maltese tome 17 : La Ligne de vie
Plate-forme : Bande Dessinée
Date de sortie : 31 Octobre 2024
Résumé | Test Complet | Actualité
Editeur :
Développeur :
Genre :
Bande dessinée
Multijoueur :
Non
Jouable via Internet :
Non
Test par

Nic007


8/10

Scénario : Juan Diaz Canales 
Dessin : Ruben Pellejero

Vers la fin des années 1920, Plutarco Elías Calles était président du Mexique et Charles Lindbergh, célèbre pour avoir traversé l'Atlantique en solitaire en mai 1927, entra, ou plutôt atterrit, dans le complot : il était sur le point d'épouser Anne Morrow, fille de l'ambassadeur des États-Unis au Mexique. Alors qu'il repeint et réarrange sa goélette, qui porte le surnom de sa mère (Niña de Gibraltar), Corto voit réapparaître Bouche Dorée : la prêtresse de Bahia le pousse à entrer en contact avec l'archéologue anglais Herbert Thompson, que Corto connaît de réputation (la « mise à sac de la ville maya de Chichen Itza »). Plus tard, le méphistophélique Raspoutine et la révolutionnaire Banshee aux taches de rousseur réapparaîtront. Le titre du livre fait référence à la célèbre prophétie sur la « ligne de vie » de Corto, toujours convaincu qu'il peut déterminer son propre destin même en corrigeant la paume de sa main gauche avec un couteau.

Le cinquième chapitre du duo Juan Dìaz Canales / Rubén Pellejero se déroule dans le Yucatán mexicain. La recette est éprouvée : construire une aventure Corto Maltese, mêlant faits historiques documentés, décors spectaculaires et personnages tout droit sortis de l'imagination d'Hugo Pratt. Chaque aventure met à l'épreuve l'intégrité de Corto, inexorablement impliqué dans des conflits complexes à décrypter. Au jeune journaliste qui l'a reconnu – notre héros s'était fait passer pour un gentleman anglais, portant de la brillantine et des lunettes noires – il dit : « Il n'y a rien de plus inhumain que la guerre. Mais maintenant que nous y sommes, nous avons le devoir sacré de survivre. » Pellejero s'adonne à l'exotisme, la zone des fouilles de Chichen Itza, dominée par la pyramide de Kukulkan (le serpent à plumes), devait être luxuriante il y a un siècle, un peu à l'image de ce qu'il reste de Tikal. Une fois passée la brève couverture du gentleman anglais, Corto vivra une aventure sanglante, dans un Mexique dévasté par un conflit politico-religieux, l'Église catholique ("les cristeros") se défendant les armes à la main. Et le trafic de découvertes archéologiques se superpose à celui d’armes et de munitions. Bien sur, on apprécie Corto Maltese pour l’invitation au voyage qu’est chaque album mais aussi pour le dessin si caractéristique de la série et certainement pour la liberté de parole du marin qui dit ce qu’il pense tout haut et avec panache. Cela en fait un personnage entier, attachant et franc. Depuis la reprise de la série, chaque album a réuni ces attentes haut la main. On apprécie particulièrement la mise en avant de l’inutilité de la guerre et du fait que c’est toujours les plus faibles, civils, femmes, enfants qui en sont les premières victimes. Les années 1920 de Corto prennent un tournant très actuels bien sur mais quand c’est présenté avec la poésie et le panache de Corto, cela ajoute à la réflexion.

VERDICT

-

La Ligne de vie est encore une fois un album très réussi. Le Mexique est un pays fabuleux, complexe par sa grandeur, ses climats, ses paysages, son histoire et ses multiples influences et cela est très bien représenté. C’est un excellent terrain de jeu pour Corto Maltese qui va encore s’attirer des ennuis bien sur, recroiser Raspoutine et l’intrigante Banshee pour des dialogues piquants.

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