Espagne, année 2122. Azabache est chanteuse de cabaret mais lorsque que sa compagne disparaît mystérieusement sans laisser de traces, elle se laisse convaincre d’aider la police à retrouver le tueur en série qui sévit dans la ville. Pour ce faire, elle va devoir avoir recours à « l’immersion » une technique de projection dans le cerveau d’un défunt opérée grâce à une connexion neuronale.

C’est donc avant tout une histoire d’enquête qui se déroule sous nos yeux, mais à la manière du film Inception, la plongée dans la psyché humaine et dans les traumatismes qui l’habitent vont constituer une épreuve terriblement douloureuse pour notre héroïne en qui cela va réveiller des cicatrices profondément enfouies. Par ailleurs, comment faire une chronique du Chant de la femme cryptée sans parler du style graphique atypique de son auteur ?! Les couleurs sont vives mais précises, le découpage à l’inverse, est souvent chaotique à la manière de ce que peut proposer Eldo Yoshimizu par exemple. Bien que les pages s’enchaînent à une vitesse folle, il faut savoir ralentir la lecture pour observer et comprendre tous les détails que Jimi Macias distille sur ses planches. C’est en mélangeant les codes des comics, de la bande dessinée et du manga que l’auteur nous invite à nous plonger dans son univers coloré, distinct, à la fois futuriste et respectant les traditions espagnoles. Son atmosphère est sombre, intrigante et haletante. Au-delà de tout l’aspect esthétique atypique, cette histoire saura remettre en question certaine ou faire cogiter d’autres dans les propos de l’œuvre. Son origine espagnole transpire également dans cette œuvre, qui bien que se déroulant dans le futur, fait la part belle aux traditions et à la culture hispanique de tous horizons. En bref c’est une expérience de lecture à part entière que nous propose l’auteur, allié à un scénario efficace. Difficile de reposer ce livre avant d’en avoir dévoré la dernière page !