Sang Barbare
Plate-forme : Bande Dessinée
Date de sortie : 18 Juillet 2025
Résumé | Test Complet | Actualité
Editeur :
Développeur :
Genre :
Bande dessinée
Multijoueur :
Non
Jouable via Internet :
Non
Test par

Nic007


8/10

Scénario : El Torres
Dessin : Joe Bocardo
Couleurs : Manoli Martinez

Il était un guerrier, un mercenaire, un voleur, un pirate, un pillard, un général de rois… et, finalement, un roi de sa propre main. Son fils porte sur ses épaules la responsabilité du royaume d'Aguilonia, l'ambition de graver son nom dans les pierres de l'histoire… et un profond ressentiment envers son père. Son nom est CONAN.

Nous avons passé tant d'années à vanter le prodigieux niveau de divertissement qu'El Torres nous a légué que la publication de Sang Barbare ne nous laisse qu'une seule question. Que faire maintenant ? Que dire du fait que l'auteur a su nous offrir l'une des meilleures histoires de Conan que nous ayons jamais lues ? Qu'il a su trouver le meilleur moyen d'honorer la version originale, de Robert E. Howard, en la combinant avec les meilleures histoires de comics que nous ayons vues depuis que Marvel a ajouté le personnage à son panthéon de héros dans les années 1970 ? Qu'il a trouvé en Joe Borcado, celui-là même qui a façonné le sensationnel Phantasmagoria, le dessinateur idéal pour cette aventure, ou qu'il a obtenu de Manoli Martínez les meilleures couleurs possibles pour une bande dessinée Conan ? Que dire lorsque les attentes sont très élevées et que le résultat dépasse même tout ce que l'on pouvait attendre d'un projet de cette nature ? Bénissons le fait que les textes d'Howard bénéficient de droits d'auteur libres en Europe, nous permettant ainsi de découvrir cette merveille qui échappe au pouvoir des grands éditeurs. Et saluons le talent et l'amour qu'El Torres, Bocardo et Martínez ont mis dans leur œuvre pour faire de Sang Barbare un rêve devenu réalité. Torres commence par l'essentiel : l'âme de Conan. Chaque lecteur peut la percevoir à différents endroits, mais peu de révisions semblent aussi essentielles que celle-ci. Il est extrêmement louable de parler avec autant de fermeté de Conan sans Conan, ou avec le barbare cimmérien devenu roi et jouant un rôle admirable derrière son fils, le véritable protagoniste. Ce jeune Conan est le parfait contrepoint de son père, au point de nous le présenter comme une version améliorée. Guerrier et monarque, habile au maniement des armes, mais doté d'un sang-froid qui lui permet, selon son jugement, de trouver les meilleures solutions. Torres le place dans une histoire profondément nostalgique, mais aussi profondément présente. C'est un récit brut, le portrait d'un monde barbare et fantastique, mais aux résonances diverses. C'est un formidable débat entre violence et civilisation, où la magie qui a toujours effrayé Conan est présente, et également à travers deux personnages féminins mémorables, qui lui permettent d'ajouter une sexualité brutale à cet univers. Et tout cela se résume en deux fins merveilleuses : la première qui confronte définitivement père et fils, en tant qu'êtres humains mais aussi dans leurs croyances, et l'autre, qui est simplement une lettre d'amour à Robert E. Howard et à sa création.

Un personnage comme Conan, dans un univers aussi riche que le sien, exige un style visuel clair et puissant. Conan a eu recours à des artistes brillants, des premiers grands de Marvel, Barry Windsor-Smith et John Buscema, à ceux qui se sont distingués chez Dark Horse, Cary Nord et Tomás Giorello. Nous n'exagérons pas en affirmant que la brutalité de Bocardo les rejoint de manière décisive. Il y a tant de violence, de sexe, de passion, d'humanité dans le dessin, étonnamment sublimés par le coloris de Martínez, qu'on se croirait presque dans un rêve. Ou un cauchemar, selon le cas. Et, de plus, on suit les traces des deux Conan, père et fils. Narrativement, c'est une merveille, où Zenobia est une présence presque onirique, où les combats se déroulent au fil des pages avec une fraîcheur extraordinaire, où l'on ressent la sensualité et l'humanité de tous les personnages. L'univers de Sang Barbare est, d'une certaine manière, un univers emblématique pour un personnage ayant déjà connu un tel calibre d'incarnations. C'est un hommage sincère à un héros unique et une porte d'entrée prodigieuse vers un univers qui nous a procuré d'innombrables heures de plaisir et que nous découvrons désormais comme nous avons rarement pu le faire auparavant. En bref, un véritable coup de génie. Le contenu bonus comprend des notes finales d'El Torres et un portfolio de croquis et de dessins de Joe Bocardo.  L'équilibre qu'il donne à Conan et le contraste physique avec son fils sont spectaculaires, sa façon d'aborder la nudité, tant féminine que masculine, est bouleversante, et la création des décors est époustouflante.

VERDICT

-

Sang Barbare est brutal à tous points de vue. Tout nous pousse à insister sur le fait que nous sommes devant l'une des meilleures BD du personnage de Conan.

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