THQ s'exprime sur son futur Posté par
le 31.10.2005
Rory Donnelly, Directeur général de THQ France, a récemment accordé un entretien au JDLI, concernant la stratégie de la filiale pour les prochains mois. Comment comptez-vous vous démarquer sur le segment des jeux à licence, traditionnellement concurrentiel en fin d’année ? En dehors d’un ou deux titres concurrents forts, je ne trouve pas que l’offre de jeux à licence pour enfants soit particulièrement surchargé pour cette fin d’année…En ce qui nous concerne, nous allons opter pour un positionnement prix agressif, puisque ces deux titres seront proposés au prix conseillé d’environ 45 euros. Ils inaugurent en fait une nouvelle gamme, les « Nouveautés à Prix Canon» que THQ proposera à ce même prix, avec une sélection de titres principalement basés sur de puissantes licences. Et puis nous allons fortement soutenir ces lancements sur le plan marketing avec des mises en avant TV via un partenariat ou une présence sur la chaîne du câble Nickelodeon dès son lancement, des mises en avant radio ou encore des annonces en presse. Ces deux titres profiteront d’une campagne commune en TV avec deux types de spots, destinés aux parents ou aux enfants. Quel genre de partenariats THQ met-il en place avec les détenteurs de ces licences ? Ce sont des accords qui s’inscrivent sur le long terme. THQ a acquis les droits pour les adaptations des licences Nickelodeon jusqu’en 2010 dont notamment Bob l’Eponge ou encore Avatar, un nouveau dessin animé à découvrir sur TF1 à partir de novembre. Les droits des adaptations des productions Disney Pixar comme Les Indestructibles, Le Monde de Nemo ou le prochain film Cars en juin 2006 sont exclusifs à THQ jusqu’en 2010, et ce toutes plateformes confondues. Nous avons également signé un accord en particulier avec Pixar pour distribuer les quatre prochains films après Cars. Cela dernier deal nous amène à 2014. L’un des messages forts de THQ lors de l’E3 était une montée en puissance de l’offre PC, avec notamment des jeux orientés « gamers ». Qu’en est-il aujourd’hui ? Le PC est effectivement l’une des plateformes où nous travaillons à développer notre présence. Après les lancements multiplateformes de fin d’année comme Les Indestructibles ou Bob l’Eponge qui incluent des versions PC, nos prochains lancements phares sur la plateforme auront lieu courant début 2006. Nous allons aborder de multiples genres, du FPS avec le très attendu Stalker au jeu de stratégie temps réel avec Company of Heroes, Titan Quest signé par des auteurs de Age of Empires ou encore Supreme Commander, le prochain jeu de Chris Taylor. Globalement chez THQ, la part des jeux PC est en progression, notamment en Europe. Jusqu’ici, nous n’avons pas été assez présents sur le PC ; cela va changer cette année tant en ce qui concerne le lancement de nouveaux titres à fort potentiel que le soutien de notre fond de catalogue avec notamment la gamme THQ Classic. L’un de nos derniers succès en date sur la plateforme, c’est Dawn of War qui s’est vendu à plus de 40 000 exemplaires en France (en sell-out, source GFK, juillet 2005) et a acquis une excellente réputation puisqu’il est devenu une discipline officielle des Word Cyber Games qui auront lieu du 16 au 20 novembre à Singapour. Nous publions ce mois-ci son extension, Winter Assault, ainsi qu’une édition spéciale « Game Of The Year ». Au moment où l’industrie va accueillir une nouvelle génération de consoles, il est d’autant plus important de consolider ses positions sur un marché stable comme celui du PC… On a le sentiment que l’image de THQ a profondément changé en quelques années… Tout à fait. Lorsque THQ France a ouvert ses portes en 2000, beaucoup voyaient en nous un éditeur de jeux « pour enfants » et uniquement basés sur des marques américaines. Nous gardons bien entendu aujourd’hui une expertise dans ce domaine … mais THQ a évolué. La ligne éditoriale s’est étendue à de nouveaux genres, de nouvelles plateformes… et de nouveaux publics. Notre catalogue se répartit aujourd’hui entre un portefeuille de licences via nos différents partenaires et de nouvelles franchises développées en interne que nous installons. Les succès ces derniers mois de Destroy All Humans et Juiced, qui ont touché notamment le public des « hard core gamers », sont très encourageants dans ce sens. THQ est traditionnellement un acteur majeur sur le marché des jeux pour consoles portables. Quelle est votre stratégie sur les nouvelles consoles portables ? Nous réalisons en effet près du tiers de notre business sur GBA. C’est évidemment une plateforme sur laquelle nous allons continuer à développer car le potentiel est toujours bien là. En fin d’année dernière, THQ a été le premier éditeur à proposer des cartouches pour GBA comprenant deux jeux et le concept a très bien performé avec un pic à 50 000 exemplaires pour la cartouche réunissant Le Monde de Nemo et Monstres et Cie. En ce qui concerne la Nintendo DS, THQ a préféré attendre le « décollage » du parc installé pour véritablement développer le catalogue. Nous commercialiserons prochainement Zoo Tycoon ainsi que des adaptations DS de nos principaux titres de fin d’année comme Les Indestructibles, Scooby-Doo Démasqué ou encore un épisode exclusif de Bob l’Eponge, Super Vengeur. Notre offre sur la nouvelle console de Nintendo devrait continuer à se développer sur 2006. THQ est resté pour le moment assez discret sur la PSP de Sony… Pour le moment, THQ France a uniquement distribué le Dynasty Warriors de Koei sur PSP. Nous lancerons une version PSP de WWE SmackDown vs Raw 2006 en novembre prochain. Je peux d’ores et déjà vous annoncer que THQ sera très présent sur PSP et DS l’année prochaine puisqu’au moins une dizaine de jeux sont prévus sur la portable de Sony ainsi que sur la DS de Nintendo sur 2006. Qu’attendez-vous des consoles de salon de prochaine génération ? Comment allez-vous vous positionner sur ce nouveau marché ? Ce qu’il faut retenir, c’est que chaque nouvelle génération de machines fait progresser le marché du jeu vidéo d’environ 50%. Il devrait en être de même avec les Xbox 360, PlayStation 3 et Nintendo Revolution. THQ a décidé de se positionner assez tôt sur ce nouveau marché avec notamment deux titres forts sur Xbox 360 qui devraient paraître dans la foulée du lancement de la console : Saints Row, un jeu d’action à la troisième personne dans un environnement urbain et The Outfit, un autre jeu d’action reposant également sur une vue à la troisième personne mais cette fois-ci ancré dans le contexte de la Seconde Guerre mondiale. THQ a été en revanche l’un des éditeurs précurseurs dans le domaine du jeu sur téléphones portables. Comment s’organise votre offre dans ce domaine ? THQ Wireless est l’une des activités du groupe qui a connu la plus importante progression sur ces dernières années. L’année dernière, la commercialisation de jeux pour téléphones portables a généré pas moins de 25 millions de dollars contre sept l’année précédente. Et le chiffre devrait encore doubler cette année. Autant dire que c’est un axe de développement que THQ prend très au sérieux et qui devrait être amené à progresser dans les prochaines années. La structure principale de THQ Wireless en Europe est basée à Zurich mais l’on compte diverses filiales en Angleterre, en Allemagne pour les pays nordiques et en Espagne pour les pays méditéranéens. Sur le marché local, THQ France ne travaille pour le moment pas directement à la commercialisation des jeux : les partenariats avec les opérateurs sont conclus avec la direction européenne de THQ Wireless. Comment se répartit le business de THQ à l’échelle mondiale ? Pour le premier trimestre fiscal, débuté le 1er avril 2005, THQ a enregistré un chiffre d’affaires monde de 158 millions de dollars, ce qui dépasse les objectifs posés. Le marché américain reste en tête pour THQ mais l’internationale, qui comprend l’Europe et l’Asie progresse. Sur l’année 2004/2005, 38% du chiffre d’affaires a été réalisé en dehors des Etats-Unis, contre 29% l’année précédente… pour une progression de plus de 52% du chiffre réalisé en dehors du marché américain d’une année sur l’autre. L’idéal serait d’atteindre environ 45% du business de THQ enregistré en dehors du marché américain. Comment expliquez-vous ce développement de l’activité, notamment en Europe ? Notre catalogue accueille tout d’abord de plus en plus de produits européens, qui viennent soutenir nos titres basés sur des licences au succès international signées Disney, Pixar… Le PC est également plus fort en Europe qu’aux Etats-Unis, ce qui signifie que nous aurons une carte importante à jouer en Europe sur 2006. Sur notre exercice fiscal 2006, le PC a par exemple généré 22% de nos revenus sur le marché français alors qu’il a représenté 11,5% du chiffre monde… De plus en plus de productions THQ sont développées en Europe comme par exemple Juiced, Stalker… La politique de THQ est également plus agressive pour les territoires européens. De nouvelles filiales viennent par exemple de s’ouvrir cette année en Espagne, au Benelux. Et puis nous montons en puissance sur des marchés comme l’Italie où les ventes de nos jeux de catch sont par exemple passées de 5 000 exemplaires il y a deux ans… à 150 000 pièces aujourd’hui. Revenons à THQ France. Comment s’organise la structure ? Nous sommes actuellement 22 personnes au sein de la filiale française. Notre pôle marketing est dirigé par Sébastien Wadoux qui nous a rejoint dernièrement. Il a auparavant travaillé dans l’industrie du disque, chez EMI, Sony BMG Music, ou Warner Music. Sébastien nous fait profiter de son expérience acquise dans une industrie différente de la nôtre. Il travaille avec trois chefs de produits, deux assistants , deux personnes chargées des relations presse et une personne au Trade-marketing. Côté commercial, le service comprend un directeur, deux responsables grands comptes, trois administrateurs des ventes. Nous partageons une force de vente externe avec Sega France. Enfin, le service financier regroupe cinq personnes. Mettez-vous à profit votre structure de distribution pour commercialiser les jeux d’autres éditeurs en France ? Tout à fait. THQ vient d’annoncer un partenariat pour la distribution dans les zones PAL de 14 jeux signés Majesco, sur les deux années à venir. Les premers titres annoncés sont Psychonauts, Nanostray, Age of Empires 2 ou encore Black and White Creatures. THQ France distribue également les jeux Sega sur GBA, dont le prochain Gunstar Future Heroes. Ces partenariats sont principalement décidés à l’échelle européenne. Quels sont vos objectifs pour l’année en cours sur la France ? Nos objectifs sont en phase avec ceux de THQ Worldwide qui ambitionne d’atteindre un résultat de un milliard de dollars sur notre prochaine année fiscale! Actuellement, la France représente environ 16% du business européen de THQ. Sur le marché des consoles portables et de salon, nous sommes le quatrième éditeur tiers en France avec une part de marché de 5,28% en valeur sur le segment des consoles. Nous comptons conserver notre longueur d’avance sur le marché des consoles portables où nous sommes actuellement le premier éditeurs tiers avec 19% de parts de marché sur GBA. Les résultats de la filiale française ont progressé de 45% sur le premier trimestre fiscal par rapport à la même période l’année précédente et l’élargissement continu de notre catalogue pour les prochains mois devrait nous permettre de progresser encore avec des temps forts attendus pour 2006. Nouvelles consoles, développement de nos franchises internes, adaptations de Cars, le prochain Pixar à l’été 2006 et montée en puissance de notre offre PC: l’année en cours s’annonce chargée ! Fiche Actualités
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