Lancé dans une relative confidentialité, Deadly Premonition arrive enfin en Europe.
Prémonition macabre.
Vous incarnez Francis York Morgan, agent du FBI, parti enquêter sur le meurtre brutal d’une jeune femme. Avec comme toile de fond les hautes montagnes et une ville remplie de personnalités excentriques, l’agent Morgan doit élucider le mystère du meurtrier au manteau rouge. Il doit survivre dans un environnement où, des événements surnaturels et un meurtrier tentent de lui mettre des bâtons dans les roues. La ville de Greenvale est un monde ouvert à part entière. A l'instar d'un GTA, vous pourrez emprunter de multiples véhicules, participer à de nombreuses quêtes annexes, jouer à des mini-jeux tels que la pêche ou les fléchettes, participer à des courses de rue, ou bien encore, dialoguer avec la population locale (en fonction de l'heure, la perception qu'ont les habitants de la ville à votre égard sera sensiblement différente). Mais pour tirer la quintessence de Deadly Premonition, il faudra aller au delà de sa représentation graphique clairement dépassé. Ce jeu était conçu à la base pour la PS2, et vraisemblablement, le lifting HD a été pour le moins léger.
Pour le concept à proprement parler, il s'agit d'un survival horror dans la lignée d'un Silent Hill Shattered Memories (pour citer un jeu récent), à la jouabilité quelque peu rigide. Une constante du genre dans les années 1990, et cela se vérifie une nouvelle fois, avec des animations préhistoriques, une caméra parfois instable, ou encore l'impossibilité de se déplacer en courant lorsque vous portez une arme. Comme dans l'antique Resident Evil justement, une jauge dévoilant votre rythme cardiaque est présente. Aucun risque de faire un infarctus ceci dit. Lorsque la jauge atteint son apogée, le personnage sera ralenti, comme s'il était en état de choc. Grand classique du genre, les ennemis sont des humains décharnés. Pas vraiment des zombies, mais nous n'en sommes pas loin. Toutefois, le seul sens qui demeure présent chez les monstres, est l'odorat. Vous pourrez être vite repéré, même si étrangement, l'agent York deviendra invisible pour eux dès qu'il retiendra sa respiration.
Un univers réaliste.
Ce qui surprend dans Deadly Premonition, c'est surtout sa mise en scène. Le personnage doit manger, dormir, se raser, ou encore changer de costume pour rester propre. Le déroulement des activités en journée n'est pas imposé par les développeurs, et vous pourrez faire ce que vous souhaitez. Soit faire avancer le scénario ou alors aller trainer en ville, que ce soit au bar, au restaurant, ou bien encore au commissariat. Clairement le maillon faible de Deadly Premonition, le graphisme s'avère très grisâtre, et en dehors des personnages bien modélisés, le manque de détails est assez effrayant, de même que l'aliasing très prononcé des décors. Néanmoins, Greenvale est un univers très vaste, et comporte de nombreuses enseignes ouvertes, avec un impressionnant choix de PNJ.
La maniabilité manque de souplesse, mais on arrive à faire avec. Le système de tir est plutôt opérationnel cela étant. On n'échappera pas aux portes fermées, aux petites énigmes à résoudre, ou bien encore aux bornes de sauvegardes rétro, mais c'est aussi le survival horror qui veut ça. Côté son, on retrouve des doublages américains globalement assez corrects, mais les musiques se montrent malheureusement très discrète. Pourtant, le jeu est long, et il faudra une bonne vingtaine d'heures pour terminer la campagne principale. A cela s'ajoute les missions secondaires, et quelques bonus ça et là.
VERDICT
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Deadly Premonition s'avère être une très bonne surprise. Derrière un aspect austère et une réalisation clairement dépassée, se cache pourtant un jeu à l'ambiance rare et au scénario habilement construit. Un titre avant tout pour les fans du genre donc.