Fin des années 1920. Arsène Lupin est prêt à laisser son passé derrière lui et à débuter une nouvelle vie avec sa fiancée Raymonde. Hélas, l'intervention de Sherlock Holmes se termine par un drame, remettant tout son avenir en cause. Un soir, Arsène entend parler d'un vieil alchimiste qui vivait en Normandie dans le fameux manoir de La Barre-y-va (allusion au phénomène régional de forage marémoteur localement appelé barre). L'homme, passionné de sciences occulte est décédé subitement il y a près de deux ans dans des circonstances mystérieuses et aurait percé le secret de la transformation du plomb en or. Il n'en faut pas plus pour qu'Arsène Lupin s'intéresse à l'affaire, mais l'ombre de Sherlock plane et il a bien l'intention d'en finir. Et comme on le sait, Lupin n'est pas un tueur ...

Après un peu moins d’un an d'attente, voici la conclusion de ce diptyque. Et quelle conclusion ! Tout d’abord même si l’album contient un texte résumé du tome précédent, cela serait dommage de ne pas le relire afin de se replonger dans cette ambiance si particulière où l’image de Sherlock Holmes est loin d’être idyllique. Mais ne nous trompons pas de personnage principal, même si Holmes est plus présent que dans le tome 1, l’action est surtout centrée sur Lupin. Déguisé sous l’identité de Raoul d’Avenac il poursuit ses investigations au manoir des Montessieux près de Tancarville afin de comprendre l’origine de l’or découvert dans le laboratoire mystérieux du grand-père. La fin de l’album précédent terminant sur une touche de fantastique, lorsque la bonne disait avoir aperçu le fantôme du grand-père, m’avait fort étonné. Rassurez-vous, il y a une explication logique et ce recueil reste un exemple d’intrigue policière bien menée. Le scénariste Félix (« Mort & Entêté », « Le Plan », « Martin Bonheur ») a su distiller les différents événements afin de ménager le suspense jusqu’au dénouement final, une véritable apothéose totalement inattendue. On apprécie toujours autant le dessin semi-réaliste de Janolle (« Fédération ») qui est fidèle au style graphique choisi dans le premier tome. A noter, le changement dans la continuité du coloriste. C’est Walter (« Karmela Grimm ») qui succède à Delf. Au final, il serait dommage de passer à côté de cette série policière mettant en scène deux grandes figures emblématiques du genre. À noter, un texte final de trois pages du scénariste revenant sur deux éléments importants de l’histoire.