Annoncé il y a près de trois ans, No Man's Sky arrive enfin sur PS4. Ne s'est-il pas brûlé les ailes après tant de mise en avant ?
Perdu dans l'espace.
Présentée en 2013 lors de la cérémonie des VGX Awards, No Man's Sky est la nouvelle production du studio Hello Games (Joe Danger). La particularité du projet est qu'il utilise un moteur de génération procédurale, c'est à dire que la console génère aléatoirement les environnements parcourus (dont 18.446.744.073.709.551.616 planètes). Vous incarnez un personnage dont on ignore l'identité et même l'apparence, puisque le jeu se déroule entièrement à la première personne. Il faut d'ailleurs noter que le point de départ de l'aventure diverge à chaque partie, mais le contexte reste le même. Vous vous réveillez à proximité d'un vaisseau endommagé qu'il faudra tenter de remettre en état pour sillonner la galaxie. L'objectif principal constitue à rejoindre le centre de l'univers, ce qui passe par l'amélioration de son vaisseau et la résolution de nombreuses quêtes obligeant de parcourir des terres parfois très hostiles. Il est possible de tenir un carnet de voyage avec l'Atlas, mais également de choisir une carrière (explorateur, pirate, guerrier, commerçant, etc). Au gré de la progression, vous mettrez la main sur des plans permettant d'améliorer votre équipement, condition sine qua none à votre survie. Selon la planète traversée, les conditions de vie ne seront pas les mêmes, et comme chaque lieu dispose de ressources différentes, il est fort probable que vous ayez à faire un "détour" d'un million de kilomètres pour récupérer certains éléments. Cette partie gestion rappelle évidemment Minecraft, sachant que dans No Man's Sky, certains mondes sont habités par des aliens. Et c'est là un des autres problèmes qui se dressent devant vous : La communication impossible avec l'autre. Pour assimiler quelques dialogues, il faudra rechercher des stèles qui comportent des bribes de vocabulaires. D'autres lieux reculés regorgent d'énigmes permettant l'accès à des emplacements vers des vaisseaux abandonnés.
Évidemment, les rencontres du troisième type ne se dérouleront pas toujours bien. Certaines espèces ne sont pas vraiment sympathiques, et il n'est pas rare que vous vous retrouviez dans des combats dans l'espace. Certes, il est possible d'utiliser un booster pour essayer de s'éloigner de la zone de conflit, mais si l'intelligence artificielle ennemie vous a déjà repéré, inutile d'espérer fuir. Le bémol vient du fait que la gestion du bouclier demande elle aussi d'avoir les bonnes ressources sur soi, mais lorsque l'on découvre le manque de place dans l'inventaire, on comprend que rien n'est fait pour vous aider.
Une réalisation à la hauteur ?
Sur le plan technique, No Man's Sky affiche un ensemble assez cohérent. Malgré une palette de couleurs qui ne plaira pas à tout le monde, le graphisme s'avère plutôt détaillé, l'univers ne comporte aucun temps de chargements, et les environnements traversés promettent une belle variété. En surface, c’est très impressionnant, et l'immensité de l'univers en devient presque palpable. Des bugs techniques sont malgré tout présents, à commencer par un clipping imposant et un cycle jour/nuit pas vraiment réaliste. De plus, les algorithmes mis au point par Hello Games ne permettent pas d'oublier la redondance du gameplay et de la faune et/ou de la flore. La prise en main s'avère très similaire aux FPS modernes, malgré des menus un peu austère. L'inventaire n'est pas des plus pratiques, sachant que vous ne pourrez pas emporter beaucoup d'items. Au sol, vous devez explorer les lieux, analyser des éléments, collecter les ressources, et répéter encore et encore les mêmes gestes. Le scanner permet de balayer les lieux afin de découvrir d'hypothétiques traces de vie ou d'activité. PS4 oblige, il est bien sur possible de jouer sur PS Vita via la fonctionnalité Remote Play, même si les éléments sont parfois un peu petits à l'écran.
Dans No Man's Sky, vous serez également très seul, car aucun mode en ligne n'est réellement proposé. Il aurait été intéressant d'échanger son expérience avec d'autres joueurs ou d'avoir des informations sur les mondes traversés. Cela étant, il n'y a pas de réelles missions durant l'aventure, et le crafting devient rapidement le sacerdoce de la progression. A l'aide du Multi-Outil (qui sert également d'arme), vous pourrez extraire des items pouvant être stockées dans votre combinaison et à bord de votre vaisseau, avec la possibilité de transférer les stocks de l'un vers l'autre. Ces éléments permettent de fabriquer des objets utiles pour soi, mais également échangeables contre des crédits supplémentaires (la monnaie du jeu). Dès lors que vous aurez réparé le système de propulsion du vaisseau, vous pourrez voyager d'une constellation une autre et accéderez à l'immense carte des étoiles. A ce moment très précis, la narration se montre davantage soutenue, avec la découverte d'anomalies spatiales, de trous noirs ou encore de stations spatiales qui permettent de briser la monotonie du voyage spatial. Mais encore faut-il avoir la patiente d'aller jusque là tant l'absence d'histoire en début de partie n'aidera pas à demeurer devant l'écran devant la vingtaine d'heures imposée avant de jouer les grands explorateurs. La musique est quant à elle particulièrement mélodique, mais elle se révèle moins présente qu'on aurait pu le penser.
VERDICT
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No Man's Sky n'est clairement pas le jeu qu'il devait être. Victime d'une trop grande communication, cette production Hello Games a peut être eu les yeux plus que gros que le ventre. L'exploration spatiale s'avère divertissante au début, la sensation de liberté est indéniable, mais le rythme s'épuise très vite, faute de renouvellement des situations rencontrées. Et puis une vingtaine d'heures plus tard, No Man's Sky fait naître un nouvel espoir, avec la découverte d'une autre partie de l'espace, beaucoup moins tenue. L'absence de scénario n'aidera pas à tenir aussi longtemps, mais peut être que des futures mises à jour permettront de résoudre les faiblesses rencontrées ?