Super-héros apparu dans les années 1940, Airboy est longtemps resté dans le placard. Le scénariste James Robinson (Starman, les 4 Fantastiques) se met en scène dans cette mini-série en quatre épisodes. Un éditeur lui propose en effet de reprendre la saga Airboy, la série étant à présent tombée dans le domaine public. Robinson demande de l'aide au dessinateur Greg Hinkle qui finit par le rejoindre à San Francisco dans un motel assez miteux. Mais le scénariste ne sait absolument comment faire avancer son histoire, sans compter que l'auteur est en pleine crise existentielle : Sa carrière se délite et son mariage bat de l'aile. Avec son comparse, Robinson décide de se payer une soirée mémorable (enfin pas tant que ça), où l'alcool et la drogue coulent à flot. Totalement stones, Robinson et Hinkle voient le personnage d'Airboy apparaître en chair et en os devant eux pour les remettre sur le droit chemin. La surprise est totale dès deux côtés, et Airboy a beaucoup de mal à s'intégrer dans ce monde étrange où la couleur verte prédomine. Il décide de ramener ses nouveaux amis dans son monde de fiction, en pleine Seconde Guerre Mondiale.

Airboy est un ouvrage très spécial qui cherche à repousser le réel dans le comics, la frontière entre la fiction et la réalité n'a jamais été aussi floue. Et au final, James Robinson préfère raconter sa vie plutôt que celle d'un personnage sur lequel il ne connait finalement pas grand chose ! Le récit va très loin et contient même quelques scènes à réserver à un public averti. Pire, le scénariste va même jusqu'à critiquer son travail chez DC Comics, au point qu'on peut se demander si Airboy ne lui a pas servi d'exécutoire ou de thérapie personnelle ! Le dessin de Greg Hinckle est quant à lui très réaliste et affiche des planches superbes. La tonalité graphique permet de donner une ambiance très particulière à l'œuvre, avec souvent une bichromie des planches (le vert est toujours présent). En revanche, dans le monde d'Airboy, l'atmosphère retrouve un affichage classique comme en témoigne la couverture.