Scénario : Vincent Henry
Dessin : Gaël Henry
d'après Emile Zola
Jacques Damour est une nouvelle signée Émile Zola. Le récit se déroule en 1871 et narre l'histoire d'un homme nommé Jacques Damour, manipulé par un peintre en bâtiment nommé Béru. L'homme finit par le convaincre de prendre parti pour la Commune et de battre sur les barricades. Cependant, les hommes furent férocement réprimés par l'armée versaillaise. Pas moins de 20.000 Communards trouvèrent la mort durant la bataille (notamment Eugène, le fils de Jacques) et 7 000 autres furent déportés. Jacques Damour fait parti de ceux-là et il va ainsi perdre sa petite vie tranquille à Ménilmontant, où le ciseleur sur métaux, marié à une certaine Félicie, était heureux avec ses deux enfants, Eugène et Louise. Désormais au bagne de Nouméa, Jacques a promis de venger la disparition de son fils, et Louise qui était restée avec sa mère jusque là, se séparera difficilement de ses proches. Quant à Béru, il demeure introuvable, ayant fuit trois jours avant l'arrivée des troupes. Après deux ans de solitude, Jacques Damour dérobe une barque avec d'autres détenus afin de retrouver ses proches. La traversée ne sera pas une partie de plaisir, et l'embarcation est retrouvée en piteux état. Tous ceux qui s'y trouvaient sont portés disparus. Jacques Damour a lui survécu, et n'osant pas se faire reconnaître vivant, il décide de partir pour l'Amérique afin d'y faire fortune. Lorsqu'il apprit que l'amnistie venait d'être voté, il rentra en France plus pauvre que jamais. Par le plus grand des hasards, il rencontre Béru sur le pont Notre-Dame. Celui-ci lui apprend que Félicie s'est remariée avec un boucher des Batignolles, et à de nouveaux enfants. Damour décide de lui laisser vivre sa vie et rejoint sa fille Louise, devenue la protégée d'un riche comte, Émile (Zola ?). L'odyssée de Damour va fortement l'inspirer ..
Le scénario de Vincent Henry est davantage une libre ré-interprétation qu'une adaptation au sens strict du terme. Le héros est ainsi traité comme une vraie personne ayant inspiré le texte de Zola, lui même représenté comme l'amant de la fille de son personnage. Après de nombreux flashbacks relatant son histoire, Jacques reprend une vie équilibrée sans oublier qu'il avait promis à son fils de le venger. La fin est énigmatique mais c'était déjà le cas du roman d'origine. Le dessin de Gaël Henry est toujours aussi léger et la mise en couleur se révèle très efficace. On appréciera également cette représentation de Paris, encore fortement marquée par la tragédie de la Commune.
VERDICT
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Porté disparu de nombreuses années, Jacques d'Amour est de retour à Paris après pratiquement dix ans d'errance. La ville a beaucoup changé, de même que les siens. Une adaptation très efficace de la nouvelle de Zola.