Ce nouvel album de Jour J comporte en réalité les tomes 3 et 4 de la série, c'est à dire le diptyque Septembre Rouge – Octobre Noir. Septembre 1914. La Bataille de la Marne tourne court et l'Allemagne remporte une manche décisive dans ses projets d'invasion de la France. Le 9 janvier 1915, le président Raymond Poincaré signé l'armistice, mais certains voix refusent de rendre les armes. C'est notamment le cas de Georges Clémenceau, sortie de sa retraite, qui décide de gagner Alger d'où il organise la résistance. En métropole, les Allemands ont installé une monarchie à leur botte, et il se murmure qu'une alliance entre la Russie tsariste et l'Allemagne de Guillaume II voit le jour. Clémenceau décide de confier une mission au commissaire Blondin et Jules Bonnot, tiré du château d'If : Il leur faudra aller aider les révolutionnaires russes pour faire tomber le tsar. Russie, 1917 : Les agents Bonnot et Blondin sont envoyés sur place par Clémenceau, afin d'assassiner le Tsar, élément déclencheur de la fameuse révolution d'octobre. Lénine est quant à lui en train de rassembler ses troupes, c'est alors que Bonnot et Blondin sont en proie au doute. Si les Bolcheviks remportaient le pouvoir par la force, ne se comporteraient-ils pas comme le régime actuel ?

Comme à l'accoutumée, Jour J propose une nouvelle fois de réécrire l'histoire et nous présente une vision totalement alternative de la réalité. Le début de l'aventure se veut sérieux et réaliste, la suite beaucoup plus hypothétique. Bonnot et Blondin, alliés aux anarchistes de l'île de Kronstadt, vont totalement changer de fusils d'épaules, et leur cible première ne serait pas celle désignée par Clémenceau, mais Lénine et ses hommes. Un sacré changement de stratégie, qui va aboutir sur l'arrivée d'une nouvelle menace aux portes de l'Europe. Comme quoi, certaines choses leur échapperont toujours. Le dessin est plutôt agréable, offrant un style particulièrement réaliste, et les forces en présence apparaissent loin d'être sans part obscure. Seuls quelques visages demeurent assez approximatifs, alors que la mise en couleurs s'avère immersive.