Pont Pleasant, décembre 1967. Alors qu'il s'apprête à aller passer Noël chez ses beaux-parents en compagnie de sa femme et de ses trois enfants, Jack Irons ne peut empêcher sa voiture de sombrer après l'effondrement du célèbre pont américain. Malgré les circonstances, l'ingénieur conserve un calme olympien et explique précisément à chacun ce qu'il doit faire pour s'en sortir indemne. De nos jours, Jack est à présent sur l'île du Prince Edouard au Canada. Il s'apprête à rejoindre l'aéroport de Moncton quand le pont de la confédération (treize kilomètres de long, trente mètre au-dessus des glaces) va céder à son tour. Puisqu'il ne peut plus quitter la ville, Jack Irons, spécialisé dans les superstructures, décide d'aider la police locale dans son investigation en apportant son indéniable expertise. Pourtant son caractère sarcastique lui vaut bien des inimitiés.

Cette nouvelle série richement documentée met en scène un ingénieur en génie civil qui devra mener l'enquête suite à des accidents affectant ces monumentaux ouvrages d'art. Cette première enquête bénéficie des connaissances de Tristan Roulot, lui même canadien, et nous entraîne dans une sorte de vase clos au milieu d'éléments climatiques perturbés, où ce pont stigmatise des tensions entre les pêcheurs (qui se plaignent de la disparition des homards) et son promoteur Northen Cross. On en saura très peu sur la vie familiale de Jack, puisque l'auteur ne revient pas dessus, préférant axer la progression sur les questions écologiques plutôt qu'économiques. Les dessins de Luc Brahy sont très réussis et restituent bien l'atmosphère froide, humide, fouettée par les vents, de la région. Sans compter le travail extrêmement précis de reproduction des ponts, soutenue par une mise en couleurs efficace d'Hugo Facio.