Jacques Blanchot doit faire face à de nombreux problèmes dans sa vie. Après que sa femme l'ait quitté, le voilà sans domicile et bientôt sans emploi. La dure loi des séries. Il devient peu à peu étranger au monde qui l'entoure, son fils ne le respecte pas et le chien qu'il vient d'acheter meurt écrasé. Son quotidien va profondément changer quand le patron d'une animalerie le recueille. Être docile et bienveillant, Jacques ne trouve aucun autre moyen que de se transformer peu à peu en chien pour faire face à sa situation.

Adapté du roman éponyme qu'il écrit au sortir d'une dépression, Samuel Benchetrit nous offre avec Chien un regard très singulier sur les rapports humains. Le long métrage questionne la nature humaine, à travers un héros un peu spécial, Jacques Blanchot (Vincent Macaigne). La vie de Jacques bascule quand sa femme (Vanessa Paradis) le quitte, prétextant une étrange allergie en sa présence. Peu après avoir acheté un chihuahua dans une animalerie aux allures de boucherie, tenue par Max (Bouli Lanners), le chien passe sous les roues d'un bus. Son éphémère maître conserve toutes les affaires de l'animal, dont son panier qu'il commence à squatter. La transformation de Jacques a commencé, elle sera complète quand ce dernier décide de se rendre au cours de dressage qu'il avait payé pour son chien, et que le dresseur, qui n'est autre que Max, lui ordonne de faire le cours à quatre pattes. Jacques s'exécute et prend plaisir à obéir et à se soumettre à l'autorité de cet homme terrifiant. Le film tisse plusieurs sentiments, il y a d'abord de l'humour noir (à force d'être traité comme un chien, Jacques en devient un), il y a ensuite du tragique (Jacques est prêt à tout pour attirer l'attention de quelqu'un), mais aussi de l'humanité (peut être que son comportement est la moins pire solution à ses problèmes). L'action évolue dans un décor anonyme et sans âme, fait de béton et de vastes parkings. Jacques s'attache à la nature et fixe l'horizon d'un regard confiant dont seul un chien serait capable. Une confiance aveugle en l'être humain qui lui a déjà tant porté préjudice rend ce protagoniste presque hypnotique.