11 février 1990. Nelson Mandela est libéré de prison après avoir passé plus de 27 ans dans les geôles du gouvernement sud-africain pour avoir lutté contre l'Apartheid, un régime ségrégationniste. Le pays apparaît profondément divisé et à la veille des premières élections démocratiques, les milices d'extrême-droite s'organisent et les Afrikaners demandent au général Constand Viljoen, ancien responsable des armées sud-africaines, d'en prendre la tête. En 1993, le général finit par accepter et prononce un discours effrayant lors du rassemblement de Potchefstroom, il dirige alors pas moins de cinquante mille hommes. Les blancs, qui dominent l'Afrique du Sud depuis le XVIIIème siècle, craignent de perdre leur statut si l'ANC, le parti de Mandela, remporte le pouvoir.

Le scénariste John Carlin a autrefois été correspondant du journal The Independant en Afrique du Sud entre 1989 et 1995. Il a ainsi rencontré Nelson Mandela à plusieurs reprises et a pu discuter avec Constand Viljoen, autant dire que l'ouvrage se montre au plus prêt de la réalité. Mandela veut absolument éviter une guerre civile et parvint peu à peu à convaincre le général Viljoen d'entrer dans un processus démocratique. Le dessin d'Oriol Malet affiche un trait fin et on appréciera l'évolution des personnages tout au long de la lecture. Tout n'est pas blanc ou noir dans la grande histoire.