Scénario et dessin : David Ratte
Couleurs: Fabien Alquier et Myriam Lavialle
Mamada est toujours bloquée à Paris en compagnie de Sidonie, la jeune SDF qui avait tentée de se suicider. Sa nuit à la belle étoile au cœur d'une cité est troublée par les aboiements d'un chien qu'elle "élimine" sans ménagement. En réalité, son pouvoir n'a rien de létal, elle se contente de téléporter en Namibie ses victimes, sans en avoir conscience. Grâce à Sidonie, Mamada va tenter de maîtriser ses pouvoirs, en particulier la précision de leurs téléportations. Pendant ce temps en Afrique justement, certains touristes se plaignent par l'accueil reçu par la tribu des Himbas. L'une d'entre eux menace de raconter sur Twitter tout ce qui s'est passé ... sauf que leur minibus est incendié par des chinois et les témoins sont embarqués manu militari par des gardes en tenu de protection. Il faut rappeler qu'une capsule spatiale venue de Chine s'est écrasée dans la région, contenant une substance étrange qui a contaminé Mamada ainsi qu'un oiseau.
Le deuxième tome de Mamada accueille lui aussi une réédition aux éditions Paquet. Il est toujours question de la confrontation des cultures et de ses préjugés. L'action évolue sur deux fronts, dans la capitale française où l'héroïne est toujours déphasée et tente par tous les moyens de rentrer chez elle (sauf en avion), alors qu'en Afrique australe la situation se tend avec les Parisiens téléportés malgré eux dans un village isolé et des Asiatiques (se pourrait-il qu'il s'agisse de Coréens ?) qui se rapprochent inlassablement du vecteur de la contamination. Une fois encore, le dessin est un habile mélange de réalisme pour ce qui est des décors, et de caricture dans les personnages. L'enquête n'avance pas beaucoup, mais l'auteur David Ratte égraine quelques éléments importants au fil des amusants dialogues et la portée fantastique gagne en ampleur grâce à hommage très appuyé à Moebius.
VERDICT
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Un deuxième tome de Mamada bien mené. La recette est toujours la même, il suffit de mettre en scène le choc des civilisations mais sous un angle inversé. La trame évolue entre le Paris contemporaine et un village isolé de Namibie, un sacré contraste. Le volume comporte beaucoup d'humour et des personnages étonnants.