1916. En pleine Première Guerre Mondiale, les États-majors lancent des grandes offensives terrestres mobilisant des millions d'hommes. Le blocus de ses côtes par les Alliés asphyxie l'Allemagne qui se retrouve privée de ravitaillement. Pourtant, l'Allemagne a décidé de suspendre la guerre sous-marine afin d'éviter que des pays neutres, comme les États-Unis, n'entrent à leur tour dans le conflit. Le calme apparent des eaux du globe est bientôt troublé par la disparition mystérieuse de navire de commerce. Le HMS Avenger, croiseur léger britannique qui tient le blocus naval allié, fait aujourd'hui face à un voilier non répertorié, l'Irma. A son bord, le capitaine Knudsen explique aux anglais que sa route n'est pas tracée et qu'elle fluctue pour éviter les croiseurs allemands (logique) et aussi les croiseurs anglais (les contrôles retardent les livraisons). La route Valparaiso-Nantes est surtout la cible d'un voilier allemand, le Seeadler, commandé par Hugo Von Krüger, qui écume l'Atlantique pour couler les navires marchands et gêner le ravitaillement des Alliés. Néanmoins, le code d'honneur de Von Krüger lui interdit de faire des victimes. Sans le savoir, le HMS Avenger faisait face à ce corsaire allemand qui a réussi à dissimuler son identité pour reprendre sa tête indemne. Inspiré de la vie du "dernier corsaire" Felix von Luckner, ce diptyque change rapidement d'atmosphère lorsque le Seeker fait face à l'Antonin, un navire français en provenance du Chili qui ramène un chargement important de salpêtre. L'équipage n'a pas l'intention de se laisser faire, à commencer par la belle Pénélope de Luynes qui ne laissera pas insensible Hugo Von Krüger et qui bouleversera la vie de tout l'équipage ...

Après bien des turpitudes, notamment face à la marine britannique et leur redoutable Avenger, Pénélope de Luynes et Hugo Von Krüger, que tout oppose et qui sont pourtant irrémédiablement attirés l'un par l'autre, font désormais route vers l'océan Pacifique. Nous sommes désormais en 1917, le capitaine espère trouver de nouvelles proies mais aussi retrouver un certain calme dans sa vie. Cependant, le passage du Cap Horn est toujours un endroit redouté par les marins, surtout qu'une violente tempête s'annonce. Derrière les icebergs tranchants se dissimulent une fois encore un Avenger plus redoutable que jamais, et pourtant le Seeadler parvient à gagner les eaux turquoises de Kiribati. Sa première victime sera un navire marchand américain, mais les rencontres se font très rares dans cette région isolée de l'Océanie. Les vivres commencent à manquer, la maladie s'installe et le moral des hommes est au plus bas. Le capitaine décide d'effectuer une escale sur l'atoll de Mopelia, le plus à l'ouest de la Polynésie française. Mais un tsunami arrive et le Seeadler s'échoue sur les récifs. Le capitaine tentera de rejoindre les Fidji en barque et se séparera ainsi de sa bien-aimée. Le scénario de Philippe Thirault, ancien historien, s'avère extrêmement documenté et s'intéresse à un pan méconnu de la Grande Guerre. Ce deuxième tome présente des scènes spectaculaires (abordage, mutinerie, fusillade, etc) mais également une large part de romantisme avec la relation entre le capitaine Hugo Von Krüger et la belle Pénélope de Luynes. Le dessin d'Enéa Riboldi se révèle très précis, comme il l'était déjà dans la série Cap Horn. Les bateaux sont incroyablement reproduits, les séquences en mer sont de toutes beautés, alors que le caractère de l'équipage et la vie à bord font preuve d'un grande réalisme.