Dans Destroyer, l'inspecteur Erin Bell poursuit le chef d'un ancien gang de braqueurs. Elle connaît cet homme car elle a été infiltrée dans son gang dix sept ans plus tôt. Trouver Silas, le baron de la drogue, n'est pas seulement un impératif pour la police de Los Angeles, c'est aussi une affaire personnelle pour Erin. Environ 17 ans plus tôt, Bell était impliquée dans une opération qui a mal tourné et le chef de gang a réussi à prendre la fuite. Ce dernier lui mentionne que maintenant qu'il est de retour en ville, les factures doivent être réglées. Seul et sans espoir, Bell essaie de tout faire pour sauver la vie de la seule personne qui n'a rien et qui a pourtant tout à voir avec le drame qui s'est joué des années auparavant.

Tout d'abord, il est clair que le maquillage et les effets numériques ont été largement utilisés dans Destroyer. Les personnages évoluent à la fois dans le présent et dans le passé et, bien sûr, ont une apparence très différente dans les deux situations. Le passé est beaucoup plus intéressant à voir, car il ne reste plus grand chose d’Erin au présent. Elle boit beaucoup et ne se présente pas au travail, elle a une apparence terrible et semble blasé par la vie. La réalisatrice Karyn Kusama fait un retour décent au cinéma avec Destroyer après une longue absence en raison de flops critiques et commerciaux. Cependant, elle le doit davantage à la performance incomparable de Kidman qu'à sa propre mise en scène. Certaines scènes prennent trop de temps et le rythme ralentit parfois, principalement en raison des nombreux flashbacks. Le scénario de Phil Hay et de Matt Manfredi, qui s’est principalement fait connaître avec des bric-à-brac comme The Tuxedo, n’a pas été suffisamment explicité, mais reste fascinant malgré tout par une intervention narrative extrêmement originale qui sera sans doute copiée fréquemment.