Lune, 1980. L'Europe entière s'apprête à célébrer les soixante ans de l'URSSE (Union des Républiques Socialistes Soviétiques d'Europe). En 1940, l'étoile rouge a même réussi à atteindre la Lune qui confère aujourd'hui à l'URSSE sa plus grande richesse : l'hélium 3. Cette source d'énergie qui approvisionne le monde entier est extraite du satellite de la Terre par les hommes envoyés au Goulag. De nombreux prisonniers politiques sont en effet envoyés régulièrement sur la Lune depuis une base de lancement dans la Sahara pour un voyage sans retour. C'est le cas en 1984 de Babette Goss, une journaliste dissidente ayant fait la promotion des Rolling Stones, condamnée à cinq ans de Lune, et Félix Ardan, ayant fait de la contrebande de disques des Beatles et de jeans essentiellement, condamné à deux ans pour sa part. Le convoi qui emmène de nouveaux détenus au goulag lunaire est attaqué par des bagnards, et en l'absence d'autorité sur l'astre, ce sont les Vor, des malfrats issus de la mafia russe, qui sont chargés de maintenir l'ordre. Miki, le fils d'une famille Vor, est sauvé in extremis par Babette et Félix, ce qui leur vaut d'être à priori protégés des autres détenus ...

Comme à l'accoutumée, Jour J propose une nouvelle fois de réécrire l'histoire et nous présente une vision totalement alternative de la réalité. Lune Rouge ouvre un triptyque dans lequel les Russes ont battu les Américains dans la conquête de la Lune et y ont installé une prison ultra violente (comme dans la saga Men in Black). Le scénario reprend les codes du genre et sait emporter le lecteur dans un univers sombre mais haletant. Le dessin de Jean-Michel Ponzio conserve son style très singulier, certains diraient qu'il s'agit d'un roman photo revisité, mais la réalisation ne manque pas d'originalité en tout cas et les panoramas sont sublimes. Notez que le tome trente-huit ne continuera pas cette intrigue mais ouvrira un autre diptyque quant à lui consacré au dernier Mousquetaire, alias d'Artagnan.