1933. En pleine crise économique, l'Amérique a bien du mal à dépasser la grande dépression. Harry Faulkner, ancien pilote de guerre dans l'escadrille Lafayette, est devenu cascadeur aérien et a même possédé son propre cirque volant. Mais aujourd'hui, le personnage est poursuivi par la haine du magnat Howard Hughes, qui a su faire jouer son réseau pour empêcher Harry de trouver le moindre travail dans l'aéronautique. A présent à Los Angeles, Harry découvre que Hollywood comporte également son lot d'âmes perverties, à commencer par la sulfureuse Clara Palmer.

Dans ce polar animalier et zoomorphique, nous suivons un ancien héros de la Grande Guerre, qui a du mal à se reconvertir dans le civil. L'intrigue se révèle assez classique dans l'ensemble, c'est surtout le dessin zoomorphique qui assure l'originalité de la BD, Etienne Willem devient un grand spécialiste du genre. On retrouve d'ailleurs beaucoup de protagonistes haut en couleurs : Le cascadeur Harry est un singe, son ex une biche gracieuse et son meilleur ami un gros cochon. De plus, grâce à son style "Disney", la bande dessinée est très proche du travail de l'artiste animalier Juanjo Guarnido . Pourtant, les Ailes du Singe n'est pas un Blacksad aérien. Les dessins oscillent trop pour cela et Willem a trop de classe graphique. C’est tellement agréable à regarder que vous oublieriez presque que l’histoire est quelque peu déséquilibrée. Si le premier tome a commencé progressivement, la deuxième partie a un rythme effréné du début à la fin. Nous ne sommes normalement pas fans d’un deus ex machina dans un scénario, mais c’est tellement original que, à condition qu’il ne soit pas utilisé trop souvent, nous voulons parfois voir comment il se passe dans les sections suivantes.