Natsuko no Sake est une série en douze tomes parue au Japon aux éditions Kodansha. Il s'agit d'une publication qui remonte à 1988. Natsuko vit son rêve en tant que rédactrice pour une agence de publicité à Tokyo. Mais quand elle est au bord du revers de sa carrière, elle retourne à la brasserie de saké de sa famille à la campagne. Elle y découvre que son frère aîné est à la recherche d'un riz fantôme appelé tatsunishiki, le croyant idéal pour créer un nouveau saké. Il trouve les graines de riz dont il a besoin pour commencer son nouveau saké, mais juste après le retour de Natsuko à Tokyo, son esprit retrouvé, il meurt subitement. Malgré le nouveau succès remporté par son travail, elle décide de démissionner et de rentrer chez elle pour poursuivre le rêve de son frère. Ce qui commence est un voyage de plusieurs années, d'abord pour cultiver le tatsunishiki notoirement difficile à cultiver, puis pour perfectionner le processus de brassage de son nouveau saké.

Deuxième volume encore meilleur que le précédent, cette fois plutôt axé sur l'agriculture biologique, très actuel aujourd'hui, mais presque "pionnière" dans les années 80, et avec un petit village plutôt ignorant, fermé et arrêté aux règles des arrière-grands-parents, notre protagoniste verra encore une fois le monde s'écrouler sur elle, mais l'auteur dessine un twist efficace et de nouveaux personnages arriveront sur la scène, un en particulier très sympathique qui illustre la difficulté des agriculteurs de se passer de pesticides mais aussi de trouver l'amour. Des thématiques très contemporaines et pourtant le récit se déroule près de cinquante ans avant notre époque ! Cette "tranche de vie à la campagne" demeure très réussie, une histoire simple sur la culture du riz et la fabrication du saké, mais Wakui Emi personnifie à la fois l'innocence et la persévérance si parfaitement qu'une histoire simple finit par bouleverser profondément. D'aucuns pourraient trouver le rythme lent, il n'y a pas d'action, les rebondissements ne vont pas plus loin que la culture du riz. De beaux paysages, des personnages intemporels et un respect du matériau sur lequel cette série est basée en font un drame valable pour tous les temps.