Trois ans après que Travis Touchdown a été classé n°1 par l'Association des Assassins Unis, il se retrouve à la 51e place.
Retour aux sources.
Petit rappel des faits : Travis Touchdown vivait dans une chambre d'hôtel minable, à Santa Destroy, décorée de posters de catch et de dessins animés japonais, le classique cadre d'un otaku en somme. Sa vie a changé lorsqu'il gagna sur Internet les enchères portants sur un katana laser. Devenu tueur à gages lors d'une soirée bien arrosée (il est vrai que son commanditaire était une jolie blonde du nom de Sylvia Christel), il accepte une première mission, ce qui lui valu d'être classé 11ème de l'Association des Assassins Unis. Réalisant qu'il était devenu lui même une cible pour les aspirants tueurs, il décida pour se protéger, de devenir le tueur n°1 de la ville et donc d'éliminer toutes les tueurs au-dessus de lui dans le classement. Après un épilogue assez intéressant, No More Heroes 2 reprend l'histoire trois ans après son prédécesseur. Le meurtre est devenu le nouveau sport vedette de la ville de Santa Destroy (quelque chose comme le football dans la vraie vie), grâce aux exploits de Travis Touchdown. Au plus fort de cette tendance particulière, Travis s'est retiré de ses activités de tueur, mais l'événement tragique du meurtre de son meilleur ami, Bishop le gérant du vidéoclub, le fait changer d'avis. Afin de venger sa mort, Travis devra donc monter à nouveau les échelons du club des assassins. Un programme qui pourra sentir le déjà vu, mais cela n'est qu'un prétexte pour poser les bases du gameplay. La grande différence, c'est qu'il y a cinquante assassins à affronter et non plus dix. A noter que la version physique publiée par Limited Run Games est proposée en édition limitée.
Contrairement au premier volet, les déplacements se déroulent via une carte. La moto a ainsi disparu (à l'exception d'une séquence pas vraiment mirobolante), ce qui n'est pas forcément une mauvaise chose. On perd forcément en liberté puisqu'il n'est plus possible de sa balader dans un monde ouvert, mais No More Heroes 2 fait preuve de davantage de variété que son ainé. Les jobs d'assassins ont été renommés pour l'occasion "Maximum Carnage" et sont encore pratiquement intacts, tandis que les emplois normaux ont été complètement modifiés pour nous proposer désormais de petits mini-jeux qui nous rappelleront l'ère 8 bits de la Famicom / NES .On appréciera l'ambiance rétro du plus bel effet, les mini-jeux arcades parfois totalement déjantés, et également les cours de gym permettant de renforcer les compétences du personnage (à l'instar de GTA San Andreas). L'argent durement gagné pourra être utilisé pour débloquer de nouvelles armes ou des vêtements additionnels. Le chambre de Travis n'a pas vraiment été relookée, et le point de sauvegarde demeure le trône, eh oui. Si l'histoire peut parfois semble un peu décousue, il faut savoir que Grasshopper avait inclut dans la version collector japonaise sur Wii une vidéo de huit minutes baptisée "No More Heroes 1.5" et qui faisait les liens entre les deux épisodes, tout en expliquant les bizareries scénaristiques.
Une réalisation en progression ?
No More Heroes 2 utilise toujours des modèles relativement épurés, mais signe une esthétique pour le moins singulier. Cela est dû à une gestion intelligente du cel shading (processus simulant un aspect cartoon) et à des couleurs toujours très saturées. Les effets spéciaux donnent du volume à l'ensemble et crée un environnement pour le moins original. Certes, certaines textures apparaissent limitées (même pour de la Switch) et la gestion des collisions n'est pas un modèle du genre, mais l'ambiance néo rétro est très intéressante. Forcéement, ce deuxième opus a beaucoup mieux vieilli que son prédécesseur , car il est indiqué qu'il y avait beaucoup plus de budget investi que dans le titre original. Cette version a reçu beaucoup de soin concernant les performances, avec un framerate généralement stable à 60fps, ayant à peine des petits creux lors des passages chargés en ennemis (jamais sous les 30fps toutefois). La jouabilité n'a pas fondamentalement changé. Les combats au katana se feront naturellement en secouant le JoyCon droit, tandis que le JoyCon gauche permettra de déplacer Travis. Mais le katana laser fonctionne sur piles (c'est malin) et si aucune batterie ne se trouve à proximité de vous, vous n'aurez pas d'autres choix que de secouer en rythme le JoyCon pour recharger son arme. A noter que durant les combats, une mini-roulette se met en route. Lorsque vous alignez trois symboles identiques, Travis entre en transe et devient invincible pendant un bref instant. Cependant, les développeurs ont laissé la possibilité de jouer avec une manette classique.
On découvrira également davantage d'armes (par exemple, une sorte de katana à deux faisceaux en même temps), une gestion de la caméra un peu plus souple, ou encore la possibilité d'incarner également incarner d'autres personnages dans l'aventure (les contrôles seront légèrement différents). Et, nous pouvons confirmer que les différents boss proposent des batailles uniques, tout en dégageant une originalité à la fois dans leurs conceptions et dans leurs personnalités que l'on peut difficilement voir dans un autre type de jeu vidéo. Excellente et toujours bien dans le rythme, la musique transmet toutes les contradictions de NMH 2. Tantôt sérieuse, elle part bien vite dans des accélérations traduisant les délires psychotiques du jeu de Grasshopper. Il faudra environ une douzaine d'heures pour finir l'aventure, une moyenne très honorable pour un jeu de cette catégorie mais un peu plus courte que pour No More Heroes premier du nom. Comme vous vous en souvenez, le No More Heroes original était assez orthodoxe dans cette section, étant pratiquement un cycle de répétition continue qui pourrait finir par nous épuiser en quelques heures (en raison du fait qu'il était basé sur: tuer des boss > gagner de l'argent> tuer des boss, etc). Eh bien, nous sommes heureux de vous informer que cette suite résout dans une large mesure ce problème. Et, pour commencer et comme grande nouveauté dans cette section, il ne sera pas nécessaire à 100% de collecter des fonds pour faire avancer l'histoire.
VERDICT
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No More Heroes 2: Desperate Struggle pour Nintendo Switch est une excellente occasion de jouer à ce titre culte acclamé. En collectant les commentaires négatifs du premier opus pour effectuer des corrections et améliorer les parties qui étaient déjà bonnes , Grasshopper a créée un cocktail toujours très efficace, bourré d'humour et à l'ambiance japonaise pour le moins débridé. Un titre de choix dans le catalogue Switch !