Dans cette nouvelle aventure nous retrouvons Yann Calec en pleine mission de secours d'un navire en perdition. Les conditions météo dantesques rendent l'approche difficile, mais Yann parvient à monter à bord. Malheureusement, il se rend compte qu'aucun membre d'équipage n'a survécu, la plupart ayant même été assassinés effroyablement ! Qu'a-t-il bien pu se passer à bord ? La lecture du livre de bord lui permettra peut être de trouver quelques indices. Yann Calec se retrouve également confronté à des problèmes personnels. Sa copine Rosanna en a ras-le-bol de ses absences constantes et veut se séparer. Yann Calec accepte alors un nouveau contrat, le transport de matériel technique scientifique vers les îles Kerguelen, et il repart sur ce bout de France isolée sur son bateau le Pierrick. Il se doute vite qu'il y a un lien entre cette nouvelle mission et le navire abandonné. Quelqu'un lui tendrait-il un piège ?

Voilà un retour surprenant et une agréable surprise. Après le décès de son dessinateur, le regretté Patrick Jusseaume, on ne s'attendait plus à revoir les aventures de Yann Calec, le marin au grand cœur. Mais il est là pour de nouvelles aventures avec un nouveau dessinateur, Roberto Zaghi, qui dans un style moins ligne claire que Jusseaume, s'en sort remarquablement bien. Non seulement la série Tramp se distingue par son cadre inhabituel (l'histoire d'un capitaine marchand à la fin des années 1940 et au début des années 1950), mais le personnage principal ne reflète pas non plus le type de héros typique auquel on pourrait s'attendre. Le Breton Yann Calec n'est pas un casse-cou brillant qui suit son propre chemin sans peur et même sans conscience. Il apparaît souvent stoïque et mélancolique, ponctué d'explosions émotionnelles d'un genre ou d'un autre, on pourrait voir en lui un peu de Corto Maltese. Puis il agit contre sa propre pensée à plusieurs reprises. Les dessins ne sont pas entièrement réalistes, mais ils ont beaucoup de flair contemporain et d'attention aux détails. Le jeu de couleurs merveilleusement dégradé rappelle le travail d'un Juillard ou d'un Prado.