Dérapege et aspiration.

Un genre de jeu qui est devenu très populaire au cours de la génération 16 bits était les jeux de course. Un des principaux représentants de cette époque était le classique Top Gear, sorti pour la console Super Nintendo, qui a atteint un statut culte principalement au Brésil, n'ayant qu'un succès modéré dans le reste du monde.  C'est un jeu qui est devenu si populaire qu'il a gagné un "successeur spirituel", appelé Horizon Chase, entre les mains du studio brésilien Aquiris. Et tout comme Top Gear, l'un de ses principaux concurrents à l'époque, OutRun , sorti par Sega pour ses consoles Master System et Mega Drive (en plus de l'arcade), a inspiré le jeu Slipstream du studio ansdor. Visuellement parlant, le jeu rappelle beaucoup le classique de Sega, avec ses pistes ensoleillées et ses courses côtières. Une autre similitude vient du mode principal du jeu, où après chaque étape de la course, le joueur a une bifurcation et doit choisir entre la sortie gauche ou droite, ce qui change le concept de la prochaine séquence de course qu'il empruntera. Cependant, contrairement à Horizon Chase, qui cherche à être le plus fidèle possible à l'expérience de l'époque (mais avec une mentalité de design plus moderne), Slipstream apporte une saveur différente au gameplay, notamment à travers deux nouvelles mécaniques : drift et slipstream. 

Le drift est essentiel, car les pistes ont des courbes serrées et il ne suffit pas au joueur d'accélérer simplement et de "tourner le volant" pour effectuer le virage, comme c'était le cas dans ces anciens jeux. Il faut freiner la voiture, tout en tournant le volant du côté où l'on veut aller et appuyer sur l'accélérateur en même temps, pour faire déraper la voiture et pouvoir terminer le virage. La commande est difficile et nécessite un peu d'entraînement pour être exécutée, mais si le joueur préfère, il peut activer la dérive automatique avant la course, ce qui permet la manœuvre automatiquement dans les virages les plus difficiles et rend le gameplay beaucoup plus facile. L'autre mécanique, qui donne aussi son nom au jeu, est celle qui remplace la « nitro » dans les anciens jeux… où au lieu d'appuyer sur un bouton pour activer le turbo, il faut s'approcher d'une voiture rivale par derrière et se laisser aspirer pendant un certain temps, ce qui va temporairement booster l'accélération du joueur et faciliter les dépassements (comme en Formule 1 par exemple). Une autre fonctionnalité très bienvenue, déjà présente dans la plupart des jeux de course modernes, est de "rembobiner" après avoir fait une erreur - mais vous ne pouvez pas abuser de cette facilité, puisqu'à chaque utilisation il faut attendre un temps de "cooldown" pour pouvoir l'utiliser de nouveau.

Une réalisation efficace.

Esthétiquement, le jeu fait bien référence à cette époque, encore plus qu'Horizon Chase, pour avoir un style artistique pseudo-3d avec un pixel art bien inspiré des classiques d'antan et bien plusieurs filtres possibles pour rendre l'image plus ou moins moderne. La bande-son, essentiellement composée de pistes synth wave, rappelle également beaucoup les années 80/début des années 90, et contribue à cette ambiance particulière, mais elle n'est pas mémorable non plus. En plus du mode principal, le jeu a d'autres modalités, comme un mode championnat, une course contre la montre et même une bataille royale. C'est un jeu difficile dans son mode normal, mais en plus de la "dérive automatique" susmentionnée, le jeu a plusieurs paramètres de difficulté, ce qui le rend très accessible. Il convient de mentionner que Slipstream dispose également d'un multijoueur local pouvant accueillir jusqu'à quatre joueurs en écran partagé, ce qui peut grandement égayer ceux qui regrettent les classiques arcade à plusieurs. En revanche, Blitworks n'a pas encore annoncé d'édition physique du jeu