Koistinen, gardien de nuit, arpente le pavé à la recherche d'une petite place au soleil, mais l'indifférence générale et la mécanique sans visage de la société se liguent pour briser ses modestes espoirs les uns après les autres. Un groupe de bandits exploite sa soif d'amour et son poste de veilleur de nuit avec l'aide d'une femme calculatrice. Ils organisent un cambriolage dont Koistinen est rendu seul responsable. Et voilà celui-ci privé de son travail, de sa liberté et de ses rêves.

Les Lumières du Faubourg (Laitakaupungin Valot) est en réalité le dernier film d'une trilogie, parfois surnommé des loosers. Si le premier opus traitait du chômage, le second des sans abris, celui-ci s'intéresse à la solitude de l'homme. Comme souvent avec Kaurimäki, on retrouve donc un homme à qui le pire des situations arrivent. Déjà que sa vie n'est pas simple, mais une fois que la blonde fatale entre en scène, la messe est dite. Elle va savoir exploiter ses faiblesses, lui qui croyait - enfin - avoir trouvé l'amour, et le cambriolage de la riche galerie commerçante d'Helsinki qu'il surveillait, va être une simple formalité, pour cette bande d'escrocs russe. Mais, même au fond du trou et accaplé de toutes parts, le personnage ne réagit pas. Il accepte son sort, sans bouger le moindre pouce.

Pur mélodrame, Les Lumières du Faubourg est donc un film très épuré, souvent triste, et dont certaines émotions sont ici décrites par la musique. Il ne reste plus au spectateur qu'à partager son malheur, avant de trouver la lumière du faubourg, qui pourrait changer bien des choses ... En bonus sur le DVD, on retrouve "La Fonderie", court métrage réalisé par Aki Kaurismäki pour "Chacun son cinéma", le film du 60e anniversaire du Festival de Cannes.