RoboCop : Rogue City
Plate-forme : PlayStation 5 - PC - Xbox Series X
Date de sortie : 02 Novembre 2023
Résumé | Test Complet | Images | Actualité
Editeur :
Développeur :
Genre :
FPS
Multijoueur :
Non
Jouable via Internet :
Non
Test par

Nic007


7.5/10

Devenez le héros emblématique mi-homme, mi-machine, alors que vous tentez de rendre justice dans les rues dangereuses du vieux Détroit.

Flic ou voyou.

L'arrivée de RoboCop : Rogue City sur le marché marque la fin d'un processus de développement qui a longtemps, très longtemps tenu en haleine les fans de la version robotique d'Alex Murphy. Initialement prévu pour juin dernier, il a été reporté par les gars de Teyon à septembre 2023, pour ensuite être encore décalé au 2 novembre 2023, pour des raisons d'optimisation du code. Avec la disparition, en cours de production, de la version Nintendo Switch, le dernier produit Nacon Interactive arrive donc exclusivement sur PC et consoles nouvelle génération. Sommes-nous donc face à une gigantesque et astucieuse opération nostalgique ou à un produit ludique et valable ? La vérité, le plus souvent, se situe quelque part entre les deux. La manipulation de produits sous licence de ce calibre est toujours un risque. C'est à la fois dû à l'attention, plus qu'au-delà du seuil, de la part d'une très large base de fans, et au risque que tout se transforme en une gigantesque opération nostalgie au détriment de ces derniers. Pour mettre de l'huile sur le feu, le choix de Nacon Interactive de confier à Teyon le développement de RoboCop Rogue City pouvait sembler discutable. Les développeurs polonais ont en effet réalisé sur leur CV deux produits du calibre de Rambo : The Videogame (le pire tie-in jamais réalisé et l'un des points les plus bas de l'ère X360/PS3) et Terminator : Resistance, qui n'a certainement pas brillé par ses qualités de fabrication. Tout cela pour vous dire que, nous avons abordé ce titre avec plus que quelques doutes. Nous avons cependant été positivement surpris par le travail effectué par Teyon, un travail qui fait preuve de dévouement et de respect envers une franchise aussi ancienne qu'actuelle.

Les événements racontés dans RoboCop : Rogue City commencent, chronologiquement, entre le deuxième et le troisième épisode de la série. Détroit en proie à la criminalité fait face à la crise la plus grave de ces dernières années. Une vague de violence criminelle a en effet provoqué la mort de dizaines d'agents : comme si cela ne suffisait pas, on assiste à l'arrivée d'un nouveau chef du crime dans la ville pour aggraver une situation déjà explosive. Le trafic de Nuke, la drogue très puissante qui a tant tenté Caïn dans RoboCop 2, est devenu un problème de premier ordre, auquel l'OCP s'oppose avec une main de fer proverbiale, déclenchant une bataille sans frontières dans les rues de Détroit. RoboCop se retrouve donc à intervenir, dans ce décor, pour remédier à la saisie d'une chaîne de télévision entière par des criminels punksters, qui proposent d'aider le nouveau venu à tendre la main sur Détroit, au nom d'un intérêt criminel mutuel. Depuis l'entrée de RoboCop et de son collègue "humain", la nature des choses devient immédiatement claire dans la chaîne. RoboCop : Rogue City ne compte pas adoucir son expérience de jeu pour plaire à tout le monde : attendez-vous donc à beaucoup d'ultraviolence, et à un gameplay respectueux de ce qu'a été l'expérience cinématographique de Paul Verhoeven, pour le meilleur ou pour le pire.

Le gameplay (lent mais) puissant de RoboCop : Rogue City.

Pad en main, RoboCop : Rogue City est configuré comme un FPS qui, de par sa conception même, s'avère assez atypique. Oubliez en effet les courses frénétiques comme Call of Duty ou Fortnite : en raison de la nature même de notre cher policier mi-homme mi-machine, nous nous retrouverons aux commandes d'un véritable tank, équipé à la fois d'une puissance de feu brute et d'une résistance aux balles. La progression à travers les niveaux de jeu se fera justement à plein régime, sans se soucier (ou presque) de trouver un abri ou d'éviter les coups d'ennemis qui, de par leur nature même, sont bien moins coriaces que notre alter ego numérique. Face à une telle puissance de feu, nous devrons composer avec une lenteur endémique des mouvements. Cette fonctionnalité, dérivée de la version cinématographique, ne nous empêchera cependant pas de cribler de balles les malheureux ennemis qui, à maintes reprises, apparaissent devant nous. Toujours dans un esprit de fidélité cinématographique, la principale arme de destruction sera notre fidèle Auto-9, extractible de la cuisse droite et, évidemment, équipé de munitions infinies. Il sera également possible d'équiper, quoique temporairement et avec un nombre de tirs limité, les armes que nos ennemis lâcheront une fois tués. Le sentiment de toute-puissance, en jouant à RoboCop aux niveaux de difficulté les plus bas (deux sur quatre disponibles) sera presque total. En fait, nous recommandons de régler la difficulté sur moyen-élevé, pour profiter pleinement du produit Teyon.

Comme on peut s'y attendre, le gameplay sera presque entièrement axé sur les tirs. Alors que nous entrons dans les profondeurs de Détroit, visitant également certains des lieux emblématiques de la trilogie cinématographique originale, le niveau de défi augmentera considérablement, voyant ainsi notre apparente « invulnérabilité » diminuer. Parallèlement à l'évolution guerrière des ennemis, ou à l'arrivée de nouveaux adversaires puissants, nous pourrons améliorer, de manière totalement ludique, nos statistiques en accédant à des arbres de compétences spécifiques. Nous pourrons en effet équiper notre fidèle Auto-9 de balles perforantes ou explosives, augmenter la puissance des attaques de mêlée à notre disposition ou renforcer l'onde de choc émise par RoboCop, pour étourdir (ou tuer à des stades plus avancés) nos adversaires. Dans les niveaux les plus lointains, la mise sous tension de notre armure nous permettra d'absorber une quantité de dégâts de plus en plus importante, en faisant rebondir les tirs contre les mêmes ennemis qui les ont lancés. De plus, certaines améliorations permettront d'étendre les sessions bullet time, lorsqu'elles sont disponibles, pour pouvoir mieux agir, de manière chirurgicale, par exemple, dans la libération d'otages retenus captifs par des criminels.

L'ultraviolence, mais pas que…

En bon gardien de la loi, notre fidèle RoboCop pourra choisir, mais seulement dans certaines situations, d'avoir une approche non violente des litiges qui surgissent devant lui. Dans les phases d'enquête, en plus du chef d'orchestre permanent , nous pourrons façonner l'interaction dialogique de manière plus ou moins menaçante, afin d'obtenir (ou d'extorquer) des informations au suspect en question. Il faut dire cependant que cette dichotomie ne sera possible que et exclusivement dans les missions secondaires : la quête principale devra toujours être abordée à coups de canon. Un autre élément visant à diversifier légèrement le gameplay est la collecte d'informations contextuelles sur les rues de Détroit. En effet, il sera possible d'intercepter des extraits de conversations, utiles pour obtenir des informations sur la position d'un ou plusieurs suspects. Cependant, tout cela ne se produira qu’après avoir gagné la confiance des citoyens, en interagissant avec eux afin de débloquer des choix de dialogue spécifiques. Détroit lui-même assumera le rôle du deutéragoniste, brillant par sa poussière et sa dégradation, exactement comme son homologue cinématographique de Paul Verhoeven. Les patrouilles dans la ville débloqueront également, grâce à l'analyse de l'environnement, la possibilité d'intervenir pour remédier aux phénomènes de petite délinquance urbaine, augmentant ainsi la confiance des citoyens. Alors que d'une part, RoboCop : Rogue City révèle un amour et un dévouement envers la série de films, visibles dans de nombreux petits détails continuellement dispersés dans le monde du jeu, malheureusement, tout ce qui brille n'est pas de l'acier.

Le niveau de challenge de cette production Teyon reste, malgré la succession d'ennemis de plus en plus coriaces, assez faible. En fait, il suffira de « améliorer » vos statistiques pour obtenir un personnage dont la force est bien supérieure à celle de vos adversaires. Seul le choix de niveaux de difficulté moyen-élevé contribuera à rendre le concours plus intéressant, à moins qu'il ne retombe, une fois le mécanisme de jeu compris, dans le style qui vient d'être décrit. Graphiquement parlant, RoboCop : Rogue City fait son travail avec des hauts et des bas, bien soutenu par la puissance de l'Unreal Engine 5. Si les modèles polygonaux de RoboCop, ED-209 et des principaux personnages secondaires sont de bonne facture, on remarque une négligence et une paresse fondamentale dans la création des ennemis "standard", différenciés, parfois, uniquement par les vêtements et la présence de quelques éléments supplémentaires pour le bouclier physique. Détroit, en revanche, brille dans sa crasse, évoquant la vision décadente verhoverienne de la métropole américaine peuplée. RoboCop : Rogue City dispose de deux modes graphiques, visant à obtenir le framerate le plus élevé possible ou une qualité supérieure. Nous avons joué à RoboCop : Rogue City en mode qualité, remarquant une baisse marquée de la qualité en mode performance. Ce faisant, nous avons apprécié un produit agréable, mais avec des baisses sporadiques du framerate : rien qui invaliderait l'expérience de jeu, mais suffisamment pour provoquer des ennuis pendant le jeu.

VERDICT

-

RoboCop : Rogue City est un acte d'amour petit mais délibéré envers la franchise. Malgré toutes les limites d'une production non AAA, RoboCop : Rogue City parvient à offrir une expérience aussi proche que possible de la saga cinématographique de Paul Verhoeven. Une expérience grevée seulement d'un niveau de difficulté assez faible, ce qui entraîne une répétitivité sous-jacente assez marquée. Malgré quelques incertitudes sur le framerate, le produit Teyon est apprécié graphiquement, même s'il ne brille pas en termes de qualité de production. Un bon Tie-in, nettement supérieur aux précédentes productions du studio polonais.

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