Une journaliste, Reiko Asakawa (Nanako Matsushima), enquête sur une légende urbaine concernant une cassette vidéo maudite : toute personne qui regarde l'étrange mélange d'images apparemment sans rapport entre elles sur la cassette mourra exactement sept jours plus tard. Ses investigations la conduisent dans une cabane isolée d'Izu où elle trouve et visionne la cassette. Avec son ex-mari, Ryuji Takayama (Hiroyuki Sanada), Reiko remonte jusqu'à l'île d'Oshima, où la médium Shizuko Yamamura (Masako) a été poussée au suicide par les railleries d'une presse sceptique et dont la fille Sadako, elle-même médium puissante, a été assassinée par son oncle Takashi Yamamura (Yoichi Numata) après la mort de sa mère, son corps étant jeté dans un puits. Le fils de Reiko ayant lui aussi visionné la cassette maudite - que Sadako a produite pour se venger du monde - la course est lancée pour retrouver le corps de la jeune fille et l'enterrer avant la fin des sept jours.

En 1998, le monde a été bouleversé par le film "Ringu", un film d'horreur japonais qui raconte l'histoire d'une mystérieuse cassette vidéo. Ceux qui la regardent meurent atrocement sept jours plus tard. C'est le cinéaste d'horreur japonais Hideo Nakata qui est à l'origine de cette histoire d'horreur glaçante et magistralement filmée, basée sur le roman éponyme de Koji Suzuki.  Il y a très peu d'originalité dans Ringu, mais la présentation est surprenante. Nakata et le scénariste Hiroshi Takahashi prennent le temps de nous attacher suffisamment aux personnages pour que nous ayons mal lorsque quelque chose d'horrible leur arrive, et ils rythment le déroulement du mystère lentement mais à la perfection. Il n'y a pas de temps perdu à essayer d'expliquer l'inexplicable - comme c'était le cas dans le remake américain de qualité inférieure - alors que les personnages sont ballottés d'une manifestation effrayante de la colère de Sadako à l'autre. Dans la version américaine, nous perdons beaucoup de temps à attendre que les personnages commencent à accepter que quelque chose qui les dépasse se produise. Dans la version originale, le surnaturel est simplement accepté comme faisant partie de la vie quotidienne et tout le monde s'attelle à la tâche. Bien que l'apogée, avec Sadako émergeant d'un poste de télévision dans l'un des moments les plus troublants du cinéma d'horreur, soit le passage dont tout le monde se souvient inévitablement, le reste du film est empreint d'un sentiment d'effroi rampant. C'est en grande partie grâce à l'intrigue éprouvée de la "course contre la montre", où les protagonistes tentent d'élucider un mystère particulièrement épineux (l'histoire de Sadako est exceptionnellement compliquée) avant que le temps ne Ringu a inspiré de nombreuses thèses savantes sur les significations que l'on peut trouver dans son récit apparemment simple. Certains y ont vu une réaction contre le boom technologique qui a envahi tous les foyers japonais, d'autres une méditation sur l'évolution du rôle de la maternité et des notions traditionnelles de la famille dans le Japon moderne, d'autres encore l'expression d'une angoisse nationale face à la façon dont des traditions anciennes sont altérées, modifiées, voire balayées dans un Japon qui a embrassé la modernité, des traditions que le monde rationnel a tenté d'étouffer mais qui persistent et sont prêtes à se défendre si nécessaire. Toutes ces choses sont là pour être vues, mais au fond, Ringu n'est qu'une bonne vieille histoire policière avec une touche surnaturelle intelligente et terrifiante qui a touché le public du monde entier simplement parce qu'elle est effrayante sans effort. Le désespoir exprimé par les personnages principaux au cours de leur mission pour percer le mystère est palpable tout au long du film et bien transmis par une distribution de premier ordre qui joue le tout sans aucune trace d'ironie. Sadako - interprétée principalement par l'actrice de kabuki Rie Ino'o, qui brille dans le moment où elle sort de la télévision en rampant, et par un membre masculin non identifié de l'équipe pour le gros plan saisissant de son œil fixe qui se détache de ses longs cheveux  - est devenue une sorte de modèle pour les méchants de l'horreur japonaise au début des années 2000