Pierre, ingénieur parisien, se rend dans les Alpes pour affaires, mais une fois sur place, il est tellement fasciné par la montagne qu'il décide d'y rester, se construisant un bivouac où il peut camper. Bien décidé à ne jamais revenir à Paris, il rencontre d'abord Léa dans les montagnes, puis aperçoit de mystérieuses lueurs.

La Quinzaine des Réalisateurs de Cannes 75 a présenté La Montagne, le deuxième long métrage de l'acteur et réalisateur Thomas Salvador. Il s'est révélé au public en 2014 avec le curieux et original Vincent n'a pas d'écailles, dont cette petite comédie poursuit en quelque sorte le chemin et les intentions, en nous racontant une autre histoire de super-héros doux, rendu tel par des circonstances extraordinaires ou du moins mystérieuses. Un ingénieur parisien se rend à Chamonix pour affaires afin de présenter un nouveau robot pour une grande entreprise locale. Alors qu'il présente professionnellement les caractéristiques du produit, l'homme est tellement fasciné par la vue sur le massif du Mont-Blanc (qui se trouve juste devant le lieu où il tient sa réunion), qu'il y reste tout le week-end. Équipé d'une tente et d'un matériel conséquent, l'ingénieur commence à faire l'expérience de la vie dans une tente au milieu de la forêt. Le sentiment qu'il éprouve le pousse à mentir sur son état pour continuer à gravir la montagne, jusqu'à ce qu'il atteigne le sommet de Punta Helbronner. Au bout d'un certain temps, il commence à s'éloigner de plus en plus, abandonnant complètement toute relation avec le monde extérieur (si l'on excepte la belle cuisinière qui s'occupe de la cuisine du restaurant du célèbre sommet de l'Aiguille du Midi). L'homme s'accrochera à cette montagne sévère, fascinante et unique, avec sa timidité, sa douceur et sa détermination.  Il empruntera des sentiers, des glaciers, des grottes et des tunnels, jusqu'à ce qu'il découvre une étrange lueur et une mystérieuse forme d'énergie capable de lui donner une luminescence magique. Tout cela apportera à l'ingénieur de nombreux bienfaits, dont le courage de se lancer dans une histoire d'amour avec la belle cuisinière (qui tombera littéralement à ses pieds). Après Vincent n'a pas d'écailles où un petit homme timide se transformait en une puissance à la Hulk dès qu'il entrait en contact avec l'eau, l'acteur et réalisateur à l'œil un peu louche et aux manières compatissantes revient avec une sorte de fable contre la modernité et le stress de la vie quotidienne en ville, racontant les vicissitudes d'un citadin envoûté par le calme et la solennité des montagnes et des rythmes qui les régissent, au point de s'installer sous une tente dans une vallée enneigée non loin d'un célèbre glacier du Mont-Blanc. À un moment donné, dès que le protagoniste entre en contact avec de mystérieuses luminescences nichées dans une grotte creusée au fil des millénaires, le film met de côté son élan écologique et bascule dans le fantastique. Un virage quelque peu téméraire, mais certainement courageux et certainement cohérent.