The Bookwalker : Thief of Tales
Plate-forme : PlayStation 5
Date de sortie : 22 Juin 2023
Résumé | Test Complet | Images | Actualité
Editeur :
Développeur :
Genre :
Aventure
Multijoueur :
Non
Jouable via Internet :
Non
Test par

Nic007


7.5/10

Dans cette aventure narrative, vous incarnez le voleur Étienne Quist, un romancier déchu capable de voyager à l'intérieur des livres.

D'un livre à l'autre.

Développé par Do My Best et publié par tinyBuild, The Bookwalker : Thief of Tales est un mélange de genres intriguant avec des combats au tour par tour, des énigmes à résoudre et des mystères à élucider.  The Bookwalker : Thief of Tales repose en grande partie sur l'intrigue, l'atmosphère et des idées résolument intrigantes, voire carrément originales. Nous nous faisons passer pour un certain Etienne Quist. Quist est un écrivain, ou plutôt, il l'était avant de perdre son inspiration. Auteur autrefois très apprécié, Quist est aujourd'hui accusé d'un crime terrible qui l'a amené à tourner la page sur son art et son œuvre. Plus qu'une fermeture personnelle... Quist ne peut physiquement plus exercer son métier d'écrivain. Il porte en effet des menottes qui lui interdisent d'exercer son métier. Des menottes dont il ne peut se libérer sous peine d'aggravation. Mais le mal n'arrive jamais seul. Voici donc notre protagoniste contraint de s'acquitter d'une tâche décidément extravagante pour une personne peu honnête : voler des artefacts "légendaires" dans des livres. Vous avez bien lu, dans des livres. Etienne doit s'immerger, littéralement, dans les livres, s'aventurer dans leur histoire et récupérer certains artefacts. Des artefacts dont notre "client" a besoin et qui, en retour, tentera de nous libérer illégalement de nos chaînes. Il y a un peu de Inkheart dans The Bookwalker : Thief of Tales et pourtant le titre parvient à avoir une identité propre qui captive, conquiert et entraîne. La narration fonctionne, la variété des histoires (à la fois narratives et esthétiques, voire ludiques) crée un bon rythme et permet au titre d'envelopper le joueur dans une spirale mystérieuse entre fantaisie et réalité. Qu'est-ce qui est réel ? A quel point les personnages que nous rencontrons dans les textes peuvent-ils influencer nos décisions ? Dans notre mission ?

Et des choses étranges, dans The Bookwalker : Thief of Tales, vous en rencontrerez beaucoup. La première aventure, par exemple, se déroule dans un apparent donjon médiéval, sur les traces d'un alchimiste farfelu pour voler la potion d'immortalité. The Bookwalker : Thief of Tales n'offre ici qu'un avant-goût de sa créativité, et nous admettons que l'histoire est sans aucun doute l'un des points forts de l'expérience. Ajoutez à cela un acolyte (un certain Roderick), ainsi qu'un acolyte comique, identifié dans une capsule/cellule parlante, et le résultat ne peut être que positif. Et oui, The Bookwalker : Thief of Tales offre des moments très drôles avec des blagues auxquelles on ne s'attend pas. Tout comme il ne manque pas de moments réfléchis et plus sérieux. Oui, certaines choses sont assez banales et oui, les rebondissements n'impressionnent pas toujours, mais encore une fois, la variété, l'atmosphère générale et les idées sous-jacentes justifient l'ensemble, offrant une expérience qui, au total, narrativement parlant, est satisfaisante. Les tentatives de raconter quelque chose de nouveau (même si ce n'est pas totalement et partiellement dérivé) combinées à un gameplay varié qui s'adapte aux lieux des différents livres, ont du potentiel. Mais auront-ils réussi à l'exploiter correctement ?

Les âmes du Bookwalker.

The Bookwalker : Thief of Tales commence par nous laisser aux commandes de Quist, avec une vue à la première personne et une atmosphère qui rappelle presque Layers of Fear, notamment au niveau des couleurs. Nous sommes dans un immeuble plutôt délabré et les gens, enfermés derrière leurs portes, nous évitent. Nous sommes sur le chemin du retour. Quelques pas et nous voilà à l'intérieur. Un appartement nu nous accueille tristement. Il n'y a pas grand-chose à analyser. Après tout, il est évident que Quist a des problèmes financiers et juridiques. Tout lui a été retiré, sauf le téléphone. Celui-ci sonne. Quelqu'un a une mission à lui confier. Il doit y aller. Un livre l'attend et sa propre liberté approche. L'exploration à la première personne, qui peut sembler presque accessoire, est en fait fonctionnelle pour le jeu lui-même. Plusieurs fois, en effet, vous vous retrouverez à sortir du livre et à errer dans l'appartement ou l'immeuble à la recherche d'objets ou d'indices que vous pourrez ensuite transporter à l'intérieur du livre. Par exemple, avez-vous besoin d'un marteau pour abattre un mur dans un donjon médiéval parfaitement décrit dans un livre ? Demandez à votre voisin. Et à cet égard, The Bookwalker : Thief of Tales regorge de petits choix aux effets plus ou moins intéressants. Décider d'ouvrir un coffre avec une pioche plutôt qu'avec un pied de biche peut entraîner la casse, et donc la perte, de la pioche et ainsi de suite. Mais si se déplacer à la première personne donne un feedback assez classique et efficace, grâce aussi à des espaces serrés et bien joués, entrer dans le livre donne lieu à un feedback d'une toute autre nature. Une fois dans l'histoire, en effet, le jeu mute. Quist lui-même mute, devenant un être avec une tête en forme de livre qui provoque quelques secousses à ceux qui le voient. Mais ce qui change aussi, c'est le type de jeu, qui passe d'une vue à la première personne à une vue isométrique avec une caméra fixe, à la troisième personne avec de petites zones, pour la plupart statiques, qui sont parfaitement visibles sur l'écran dans leur intégralité. Il s'agit d'une série de petites zones astucieusement reliées entre elles et entrecoupées de courts temps de chargement. Ici, se déplacer dans ces espaces doit être à la fois confortable et pratique, et c'est en partie le cas. Le premier petit obstacle est la vitesse de déplacement. Quist est terriblement lent et, par endroits, même légèrement imprécis. Il y a un bouton pour courir, heureusement, mais cela, dans des espaces trop confinés, prend du temps à maîtriser. Le système de déplacement n'est peut-être pas immédiat et pratique, mais il fonctionne tout de même. Une autre petite inexactitude qui pourrait en rebuter certains est l'interaction avec les objets à l'écran.

Chaque objet avec lequel vous pouvez interagir possède une petite lueur blanche qui apparaît lorsque vous vous en approchez. S'il y a plus d'objets à proximité avec lesquels vous pouvez interagir, cela devient un peu trop simple. En gros, vous vous retrouvez à marcher contre l'un ou l'autre objet en essayant de faire deviner au jeu lequel vous intéresse et vous devez souvent appuyer sur le bouton d'interaction avant que le jeu ne change de " curseur ". Un peu ennuyeux, nous l'admettons, mais rien de bien grave. De même qu'il n'est pas désagréable, bien qu'incommode, de déplacer certains objets. Dans ce cas, la lueur devient une croix directionnelle blanche et on peut appuyer sur le bouton d'action de l'objet pour ensuite le déplacer avec l'analogique. Sauf que ces objets ne peuvent se déplacer que dans de très petites zones invisibles et seulement dans certaines positions à découvrir. Heureusement, il n'est pas fréquent de devoir déplacer des objets, mais nous admettons qu'une solution meilleure et plus pratique aurait pu être trouvée. En parlant d'objets avec lesquels interagir, dans les mondes de The Bookwalker : Thief of Tales, il y a beaucoup de choses à scanner, à collecter, à fondre et à construire (avec des tables d'artisanat). Le système d'artisanat est assez simple et se limite de toute façon à ce que le jeu disperse sur la carte, mais il diversifie encore la formule du titre qui n'a pas fini d'impressionner. Si The Bookwalker : Thief of Tales est avant tout une aventure narrative axée sur l'exploration et les énigmes environnementales, le jeu comporte également une phase fondamentale de combat au tour par tour. C'est vrai, il faut se battre. Pour ce faire, vous avez des objets à utiliser, une barre d'énergie à conserver et une autre appelée " encre " qui sert de MP pour vos mouvements. Rien de bien complexe, et peut-être même que cela aurait pu être plus étoffé (vu le potentiel de base), mais à sa petite échelle, cela fonctionne et contribue une fois de plus à une variété ludique remarquable et appréciable. Ne vous attendez cependant pas à la profondeur stratégique d'un jeu de rôle classique. De plus, l'encre, qui fait office de barre de MP, est également utile en dehors des combats, permettant certaines actions et se retrouvant à jouer un rôle clé dans la résolution d'énigmes environnementales ainsi que dans l'exploration elle-même. Enfin, parlons de son âme presque livresque, où en lisant les pensées de l'ancien écrivain, ou les mots de la capsule parlante, on se retrouve à prendre des décisions de différentes natures. Certaines peuvent même affecter l'intrigue (voire le déblocage de certains trophées) tandis que d'autres peuvent affecter l'énergie, la barre d'encre, l'obtention ou non d'un objet, etc.

Une réalisation soignée ?

Graphiquement, The Bookwalker : Thief of Tales surprend, c'est indéniable. Sa double esthétique fait mouche et offre des détails déconcertants (la différence entre les mondes de certains livres est remarquable). Certes, les environnements sont très restreints (toujours divisés en petites zones pour la plupart), mais le soin apporté par les développeurs et son énorme variété sont indéniables. D'un monde à l'autre, d'un livre à l'autre, les changements sont innombrables et nous vous laissons le soin de les dévoiler. On pourrait souligner que les ennemis à affronter sont peu nombreux et assez répétitifs, mais c'est bien peu de chose au regard de l'impact global d'un titre à l'identité non négligeable. Le son n'est pas mal non plus, même s'il n'est pas très mémorable. Il aurait pu oser plus, compte tenu de la variété ludique et scénique du titre. Mais même ainsi, il est correct, sans jamais être ennuyeux. A noter la présence bienvenue de sous-titres en français qui, hormis quelques erreurs mineures, permettent de mieux comprendre un titre qui se nourrit d'écriture et de narration, en revanche il n'y a aucun doublage parlé. Enfin, le potentiel de la dernière console de Sony n'est pas exploité, mais le titre se révèle assez solide et fluide, à l'exception de quelques ralentissements sporadiques (qui surviennent surtout lorsque plusieurs personnages apparaissent à l'écran).

VERDICT

-

The Bookwalker : Thief of Tales est avant tout une aventure narrative qui mélange plusieurs genres (sans pour autant les approfondir), avec notamment des combats au tour par tour assez simples, des énigmes environnementales diverses, et la possibilité de voyager entre deux mondes en passant de la première à la troisième personne. L'ambiance du titre est digne d'intérêt et certaines idées sont très séduisantes, ne souffrant que de quelques petites légèretés techniques et d'un système de déplacement et d'interaction avec l'environnement, surtout pour les phases à la troisième personne, qui demande un certain temps pour être maîtrisé. Nous le recommandons avant tout pour sa narration et le courage d'oser la variété ludique. Une variété qui, nous en sommes conscients, ne plaira pas à tout le monde.

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