Scénario : Régis Hautière
Dessin : Xavier Fourquemin
Couleurs : Amparo Crespo Cardenete
Célénie est toujours au main d’un vil brigand. Ces amis vont tout faire pour la libérer. Malheureusement les choses ne vont pas se dérouler comme ils l’auraient appréciés. Le 21 septembre 1792 la convention nationale a proclamé la République. La société commence à bouger. Mais cela ne change pas grand chose à la situation de Célénie de Saint-Aumond de Montencourt. Elle est toujours retenue prisonnière. Son tortionnaire essaie de négocier un meilleur prix pour la supprimer. Trois mille louis lui semble un tarif correct. Mange-Doigts est assez intelligent comme crapule. Les amis des deux gamins ne vont pas rester les bras croisés. Mademoiselle Lalouette ne veut pas laisser couler de son côté non plus. Elle doit savoir ce qui est arrivée à son paternel et Célénie. Les insinuations du commissaire que son père est un criminel l’énerve au plus haut point. La colère s’apaise peu quand elle discute avec Pince-Mitraille et Mélina. Il faut s’infiltrer où s’est possible pour avoir des réponses. Ils suivent les pistes qui les mènent à les trouver. Du moins, juste un copain car le tortionnaire a fait revenir celle qui va lui rapporter gros. Il n’a pas été très malin car on n’attaque pas un aristocrate si puissant, impunément. Les conséquences risquent d’être lourde à porter et pour plus d’une personne.
Quel plaisir de retrouver notre bande d’enfants désobéissants et malins. Placer le récit au sein de la Révolution française est très astucieux. Une façon très élégante de montrer, déjà, les liens de pouvoir et l’importance de la corruption. C’est une très belle occasion de montrer les costumes de l’époque. La tenue est le symbole de la distinction sociale car elle est visible au premier regard. Ainsi on voit rapidement la « valeur » d’un individu et comment se comporter vis-à-vis de lui. Ils sont assez bien illustrés sous la plume de Xavier Fourquemin. Cela tombe bien puisque l’on voit le contraste entre les pauvres avec les enfants solidaires, d’un côté et de l’autre les autres. Régis Hautière prend aussi un parti pris en mettant en avant les femmes au coeur de l’action. D’ailleurs, ce n’est pas sans faire penser à la série « Communardes » de Wilfrid Lupano, qu’il faut lire bien entendu. Elles sont tenaces et résistent dans un monde d’hommes et d’injustice au vue de leur condition. Le contexte révolutionnaire rajoute de la tension entre ceux qui veulent rester du côté du roi et de l’église ainsi ceux qui souhaitent plus d’égalité, de liberté et de fraternité. Des enjeux aussi bien financier que géopolitique se tisent en arrière plan et rajoute de l’intensité. Le lecteur n’a pas de répit en suivant les aventures de ceux qui cultivent la désobéissance. Pour pour bien comprendre la période, on retrouve une nouvelle fois un dossier pédagogique en fin d’ouvrage, clair, efficace et succinct. Les pages se tournent avec enthousiasme et on se dit à quand la suite ?
VERDICT
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Un tome qui mêle Histoire, amitié, solidarité et pouvoir avec un dosage très judicieux. Une série à suivre et à partager en famille.