Don : La déesse d'Adlerburg
Plate-forme : Livres
Date de sortie : 07 Avril 2023
Résumé | Test Complet | Actualité
Editeur :
Développeur :
Genre :
Aventure
Multijoueur :
Non
Jouable via Internet :
Non
Test par

Nic007


8/10

Scénario : Henri Vernes et Richard Colombo
Illustrations : André Taymans

En novembre 1942, à Bruxelles, l’Oberssturmführer Otto Bretzzel, de la SS, piaffe d’impatience à l’idée d’aller en découdre en Russie, de s’ouvrir la route du Caucase et des puits de pétrole. Mais le voilà convoqué dans la demeure d’un riche banquier juif, confronté à sa collection d’œuvres d’art et à l’irruption d’Herman Göring himself, qui lui confie une mission vitale pour la victoire du IIIe Reich : acheminer en Allemagne la perle du lot, une extraordinaire statue d’or de la déesse de la nécessité Ananké, flanquée de ses filles, les Moires, en charge du fil de la vie.  Et d’une suite de signes cabalistiques, des allures de carte au trésor… Mais, lors du trajet, le convoi mené par Bretzzel, pris en chasse par l’aviation alliée, s’évanouit en amont de Liège, en Belgique. À Namur, trois quarts de siècle plus tard, John King, alias Don, « petit-fils en fuite du capo de tutti capi, le grand patron de la mafia aux États-Unis », se voit à son tour imposer une mission, retrouver ladite statue, qui serait convoitée par une organisation secrète vouée au culte nazi et au rétablissement du Reich. Direction le château d’Amaury le Mosan, chevalier du 12e siècle, en Wallonie, puis celui d’Adlerburg, en Allemagne.

Direction, surtout, l’aventure. À tout crin. Mystère et action. Violence et érotisme. Avec cette sensation que… Mais oui, bien sûr. La déesse d’Adlerburg ressemble à du Bob Morane, fond et forme, avec une écriture mêlant recherche et clichés, femmes fatales, vilains sbires et savants fous, etc. Sauf que… On dirait un pastiche. Un Morane beau et athlétique soit, buriné par les voyages aux quatre coins du monde et la castagne, soit, mais loin du virginal chevalier de la Table ronde. Il tue allègrement ses ennemis, traîne des racines nauséeuses et ne peut jamais s’installer durablement quelque part, sans cesse pourchassé par des tueurs… et son énigmatique employeur Imporex. Surtout, ce Bob-là, il tire sur tout ce qui bouge. Le pastiche est encore creusé par un détail physionomique. Don est sans cesse présenté comme « l’homme aux yeux de schiste », formule qui fait écho (détourné) à la nyctalopie du Morane initial. Il est temps d’abattre les cartes. Ce roman s’inscrit dans une suite de livres écrits par… le père de Bob Morane lui-même. Henri Vernes a un jour souhaité pouvoir s’éclater, ce qu’il a assimilé à la possibilité d’exploser toutes les barrières infligées par la censure franco-belge. D’où un Don qui semble parodier Morane alors qu’il correspond à une évasion/libération de son créateur.

VERDICT

-

La déesse d’Adlerburg est un titre butoir, « le dernier roman d’Henri Vernes » selon la couverture, entamé vers ses cent ans mais laissé inachevé, selon la préface. Richard Colombo a donc repris ce qui était déjà rédigé et suivi les indications du maestro pour parachever son « chant du cygne » avec efficacité, livrer un récit sans temps mort, soutenu par les illustrations, nombreuses, d’André Taymans.

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