Un jeu de parkour inspiré des jeux SEGA classiques des années 90, Le Livre de la jungle, Aladdin, Le Roi Lion, mais moderne.
Le monde ne suffit pas.
Développé par Demagog Studio et édité par Untold Tales, The Cub est un jeu de plateforme à défilement horizontal qui n'est pas sans rappeler les jeux de plateforme SEGA bien qu'équipé d'un système moderne, à la fois graphique et ludique. « Le Livre de la Jungle rencontre Armageddon », c'est avec cette phrase qu'est présenté The Cub, une œuvre dystopique qui tente de raconter une histoire en suivant et en améliorant ce qui a déjà été fait dans l'œuvre précédente de Demagog Studio : Golf Club Wasteland. The Cub, en fait, se déroule dans le même monde. Il rappelle les couleurs, l'architecture, l'ambiance et approfondit et améliore le tout. Il le fait avec un récit avant tout visuel, esthétique, avec des scénarios décadents où la nature reprend le dessus avec une certaine brutalité, entre serpents géants impossibles à vaincre et hérissons mortels. Mais la narration évolue aussi et surtout grâce à la radio. Oui, The Cub dispose d'une sorte de radio qui nous accompagnera pratiquement tout au long de l'aventure. En fait, l'idée d'une radio complète avec des interviews, des intermèdes musicaux et un animateur capable de nous enchanter n'est pas nouvelle dans le monde de Demagog Studio mais elle prend ici un rôle encore plus pertinent, recouvrant deux rôles bien distincts : la première est de dicter le fond musical de notre aventure tandis que la seconde est de nous donner une connaissance approfondie du monde et de l'univers lui-même. Si la bande sonore, sans rapport avec l'activité récréative mais dictée par les tempos de la radio, n'est pas toujours parfaitement adaptée à l'action à l'écran, la narration, les interviews, les discours et même certaines plaisanteries du présentateur et des invités, impliquent ainsi à tel point que nous nous sommes arrêtés plusieurs fois pour pouvoir nous concentrer sur les dialogues, surclassant l'action à l'écran.
Mais de quoi parle The Cub en détail ? Le protagoniste est un enfant, un survivant, souvent en fuite et/ou pourchassé, dans une terre désolée et dévastée après l'avènement de ce qu'on a appelé la « Grande Catastrophe Climatique ». Ce désastre à l’échelle mondiale risquait presque l’extinction de la race humaine, divisée en deux factions : les riches (ou très riches) qui ont fui avec une fusée vers Mars et les désespérés qui sont restés sur Terre prêts à la fin inévitable. Pourtant, il y a ceux qui ont survécu de manière inattendue , ceux qui, comme le protagoniste, ont trouvé le salut dans une meute de loups, s'adaptant à la nature, se déplaçant parmi les vignes et parmi les ruines antiques qui rappellent notre vie quotidienne actuelle. Et parmi ces ruines et parmi les cadavres des explorateurs de l'espace revenus sur Terre pour on ne sait quelle raison, le protagoniste de The Cub récupère un casque spatial à partir duquel il peut écouter la radio d'un autre monde.
Courir et sauter.
The Cub ne cache pas son gameplay : il s'agit d'un jeu de plateforme à défilement horizontal qui rappelle les gloires du genre des années 90, et au-delà. En fait, en jouant, nous avons trouvé des vibrations similaires à des titres comme Inside. En effet, dans The Cub, vous vous retrouverez très souvent en train de mourir. En fait, toute l’aventure est faite d’essais et d’erreurs de toutes sortes. La raison est que le protagoniste n'a pas d'énergie, un coup et vous êtes mort. Dans les phases les plus excitantes, vous devrez donc bien mémoriser l'oscillation de la vigne, le rayon d'attaque des hérissons mortels, la position des pointes venimeuses qui font office de végétation et bien plus encore. En effet, le monde de The Cub est une chaîne de sauts et de pièges, ainsi que des passages dans lesquels se faufiler et des ennemis d'où s'échapper. Parce que nous serons souvent pourchassés tout comme vous vous retrouverez à la recherche d'itinéraires alternatifs, de petits ravins secrets et de trous bien cachés dans lesquels vous pourrez trouver des objets de collection de toutes sortes. Le tout visant à approfondir le monde du jeu, un monde majoritairement silencieux, on se souvient en effet que les paroles sont confiées au DJ radio qui nous parle depuis le casque et qui n'a pas grand-chose à voir avec ce que nous vivons à l'écran. Les phases sous-marines ne manquent pas avec un écran qui s'assombrit à mesure que l'oxygène du protagoniste approche de la limite critique. Il y a aussi des petites énigmes environnementales et des moments décidément plus frénétiques, alternant avec des moments plus sereins et calmes. Dans l'ensemble, le rythme de The Cub est très bon et la seule chose que l'on peut souligner est l'absence quasi totale d'innovation de jeu.
Ce que vous ferez à l'écran a déjà été vu dans d'autres titres, avec quelques flashs innovants. Il lui manque l’étonnement et l’ingéniosité de l’Inside susmentionné ou la difficulté élevée et satisfaisante de Limbo. En revanche, The Cub est un titre solide et agréable qui se défend derrière une ambiance évocatrice et réussie , même si pas complètement originale. Graphiquement parlant, The Cub suit un peu ce qui a déjà été vu dans Golf Club Wasteland, en améliorant et en élargissant ses images. Mais ce qui brille, ce sont les animations, qui sont très précises et ressortent presque comme s'il s'agissait d'un dessin animé. Bien sûr il y a des recyclages indéniables (comme le gros serpent impossible à vaincre) mais cela participe aussi d'un effet nostalgique clairement déclaré. Le son est très bon et soigné dans les moindres détails, il suffit de penser à l'effet audio étouffé de la radio si l'on commence à nager sous l'eau. Oui, les bandes sonores ne sont pas toujours en adéquation avec ce qui se passe à l'écran et certaines interviews sont extrêmement ennuyeuses ou banales mais l'idée fonctionne, elle a du rythme et est suffisamment variable même si on admet que cela ne plaira peut-être pas à tout le monde.
VERDICT
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The Cub nous frappe immédiatement par son ambiance très réussie et évocatrice, faisant évoluer le point fort de Golf Club Wasteland et nous offrant un monde décadent et fascinant. Fort d'une tradition radiophonique qui nous accompagnera tout au long de l'aventure, avec un son très soigné dans les détails, le titre manque d'innovation et de courage mais propose une aventure nostalgique très variée et ludique, pas vraiment facile et avec plusieurs bons moments d'impacts émotionnels.