Unn beat'em up très classique.

Slave Zero X est un titre qui part d'un postulat très intéressant : un beat 'em up avec de forts éléments d'action, qui présente donc au joueur un système de combat profond et stratifié, plein de combos à réaliser et d'ennemis à massacrer. Mieux encore : tout cela se déroule dans l'univers fictif de Slave Zero, qui, bien qu'original, n'a pas bénéficié d'une notoriété suffisante pour connaître trop de chapitres. Slave Zero X nous met dans la peau de Shou, un soldat qui a décidé de trahir sa cause. En effet, son maître utilise des mecha esclaves - c'est-à-dire des machines sensibles partiellement "biologiques" - comme de véritables armes de guerre, sans aucun remords. Lassé de cette situation, le protagoniste décide de récupérer l'une de ces unités, afin d'entamer une fuite qui pourra le mener à son maître pour l'éliminer. L'incipit, bien qu'intéressant, se révèle ensuite superficiel, en raison d'un traitement hâtif des dialogues, des situations et des personnages. La quasi-totalité du récit, en effet, est confiée à de courts dialogues que les personnages échangent pendant... les combats. Du coup, de la même manière qu'il était impossible de suivre les discours dans GTA sans se prendre un mur ou écraser quelques piétons, il est impossible de suivre une histoire en combattant un grand nombre d'ennemis. Au final, l'histoire de Slave Zero X se révèle donc presque limitée à l'incipit initial, qui devient alors un simple prétexte pour lancer le joueur dans la mêlée et perd rapidement toute forme de profondeur.

Le gameplay de Slave Zero X part d'une boucle simple et théoriquement efficace : on commence un niveau par un point A, on avance vers la droite en tranchant tout ce qui bouge, et on arrive à un point B où l'on termine le niveau en question ou l'on affronte un boss. Cette sorte de structure beat 'em up est ensuite enrichie par une grande importance accordée au combat, qui à son tour semble presque rappeler une version 2D d'une action stylisée. En pratique, quelque chose de vaguement similaire à ICEY. Slave Zero X repose donc presque entièrement sur les combats, qui deviennent pratiquement le seul cheval de bataille de la production. La composante exploration des niveaux est en effet réduite à l'essentiel et peut se résumer à la simple progression à droite. Bien sûr, il y a quelques brèves et occasionnelles sections de plateforme, mais les contrôles du titre - manifestement structurés autour des combats - les rendent tout simplement frustrants et manquent de mordant. Examinons donc ces commandes. Notre héros dispose d'attaques légères et lourdes, d'une esquive, d'une parade et de plusieurs mouvements spéciaux. L'un d'entre eux permet de générer une explosion AoE lorsqu'une barre est remplie, tandis que l'autre est... une autre barre... qui, lorsqu'elle est remplie, augmente les dégâts des attaques. À ces bases s'ajoutent divers mécanismes qui donnent de la profondeur au combat, comme la possibilité de charger les attaques lourdes, la possibilité d'alterner rapidement entre les frappes légères et lourdes afin d'effacer les animations, ainsi que la possibilité de projeter les ennemis en l'air et de jongler avec divers combos. Tout cela est au moins théorique.

Des hauts et des bas.

Si Slave Zero X propose bien tous ces éléments, le résultat en main n'est pas des plus excitants. Les contrôles sont souvent imprécis, ce qui empêche de parer avec intentionnalité, l'esquive ne fonctionne pas toujours et les combos ne s'activent pas toujours comme on pourrait s'y attendre. Ceci, combiné au grand nombre d'ennemis qui bloquent souvent le protagoniste, conduit rapidement à la plus vieille stratégie connue des joueurs : le button mashing. De nombreux combats difficiles sont en effet résolus en spammant le combo de base, éventuellement en l'alternant avec des coups spéciaux et la possibilité de lancer des grenades. Le système de combo, en fait, est souvent trop imprécis pour être fiable et dans les situations les plus critiques, on a tendance à se rabattre sur les bases. Cela fait de Slave Zero X une sorte de beat 'em up fade qui n'apporte aucune satisfaction et se contente d'une simple progression de niveau. Soyons clairs, ce n'est pas toujours imprécis et il est possible de réaliser des combinaisons satisfaisantes, mais les combats n'ont pas la précision que l'on peut attendre d'un titre presque entièrement basé sur l'action. De plus, l'accent mis sur les combats rend le jeu très répétitif, notamment à cause de l'imprécision générale des combos. Enfin, Slave Zero X offre une légère composante de jeu de rôle, permettant au joueur d'améliorer ses techniques, d'acheter des objets, etc. Une mécanique agréable, mais qui s'entrecroise avec les combats, puisque plus de combos donnent plus d'argent à dépenser. Ainsi, l'imprécision du système de combat peut devenir un problème, rendant le joueur trop "pauvre".

L'aspect technique est peut-être le point le plus réussi de Slave Zero X. Le titre présente des animations en deux dimensions très réussies. Le titre propose des sprites en deux dimensions très bien animés, flanqués d'effets toujours satisfaisants. De même, on retrouve des environnements tridimensionnels qui servent de toile de fond et donnent souvent aussi de la profondeur aux niveaux eux-mêmes, composés de courbes et d'interactions de profondeur toujours surprenantes dans un contexte 2D. De même, le compartiment esthétique est remarquable, car il s'inspire fortement de l'univers de Slave Zero, avec quelques nouvelles pointes d'originalité, et c'est peut-être la principale raison d'aborder la production. Enfin, la bande-son est bonne, avec des musiques et des effets toujours appropriés aux différentes occasions. En résumé, Slave Zero X est un bon jeu d'action qui peut certainement divertir ceux qui recherchent un gameplay rapide et " old school ". Ses défauts évidents, cependant, diminuent considérablement sa note et doivent être pris en considération lors de l'achat.