Dans un petit village du sud de la France, Dog et Mirales vivent une amitié conflictuelle. Le duo est bouleversé lors de l'arrivée d'Elsa, une jeune femme dont Dog tombe amoureux. Jaloux, Mirales va tenter, tant bien que mal, de grandir et de prendre son indépendance.

On va pas se mentir, le chien n'y est pas à l'honneur bien que sur l'affiche, pas davantage que les personnages féminins dans ce petit village de l'Hérault qu'on devine à l'abandon. Malgré quelques liens intergénérationels et la beauté du site, ca suinte l'ennui comme dans n'importe quelle périphérie. Ce n'est clairement pas l'endroit pour être quand la vie est en fureur. Dans ces meutes de jeunes qui se provoquent, et dont l'horizon tremble entre business et armée, la masculinité est représentée sous la forme d'une bonne vieille toxicité, à l'ancienne. On dirait le Sud. Ça rappelle au passage que le chien, le toutou, le loulou est dans les grandes villes qui se la racontent un peu, mais pour combien de temps, un bien de consommation comme un autre.... Mais que si, au titre d'objet de consommation et de faire valoir, il est choyé, humanisé et que parfois, souvent, et tant mieux, on s'en occupe bien, cela n'est pas le cas partout. 75% de chiens errants sur cette planète, et parmi les 25% restants domestiqués, combien d'abandons, de maltraitances à signaler ? Un paquet, sans doute un paquet. Qualifié par son réalisateur de "néo-réaliste poétique", par des gens qui parlent du cinéma de "western rural", derrière un scénario pourtant simple mais tellement plein de messages imposés par la force de ce duo, Chien de la Casse nous montre une amitié qui résiste aux nouvelles épreuves et nous offre une belle expérience où l’on peut s’identifier. Des personnages joliment dessinés, parfois maladroits, parfois énervants, parfois touchants, mais toujours attachants. Et surtout, de jeunes acteurs impeccables, avec une mention spéciale pour Raphaël Quenard, révélation du film.