La routine du fermier.

Développé par Nerd Games et édité par Eastasiasoft, ZombFarm est un jeu de gestion de culture comme beaucoup de ses autres congénères. Contrairement à ce dernier, il tente cependant d’ajouter un nouvel élément : une invasion de zombies.  ZombFarm commence par la classique lettre de remerciement pour avoir décidé de prendre en charge la ferme avec tous ses animaux et ses champs. Mais ce n'est pas tout : l'incipit narratif court et pratiquement unique souligne le fait que nous avons accepté malgré la proximité risquée de la ferme avec la forêt. Pourquoi... vous vous demandez peut-être, et bien la raison est simple : il y a des zombies dans la forêt. Mais revenons à la ferme , comme prévu, il n'y a pas d'autre inspiration narrative et nous sommes donc plongés directement dans l'action, dans le rôle d'un agriculteur anonyme et esthétiquement laid. Le but de ces derniers est de satisfaire les besoins de leurs animaux et de prendre soin de leurs plantes, de rassembler du matériel et aussi de trouver le temps à la fois de se promener dans la forêt menacée susmentionnée et de s'adonner à des activités essentielles comme la pêche. Malheureusement, la routine des agriculteurs est trompeuse. Si au départ le titre semble proposer une assez grande variété d'activités, celles-ci deviendront vite cycliques et de plus en plus monotones et ennuyeuses, perdant de leur attrait au bout de quelques jours seulement. Discours similaire pour les zombies. Ceux-ci devraient représenter la nouveauté dans le genre dont ZombFarm fait partie et au lieu de cela, ils échouent dans tous les domaines.

Non seulement il est impossible de trouver une quelconque source de motivation en leur présence, mais ils ne ressemblent même pas à des zombies, affligés de graphismes et d'animations qui détruisent toute possibilité de provoquer de l'inquiétude ou de l'anxiété. En effet, ZombFarm fait tout sauf effrayer, endommageant brutalement l'ambiance qui devient si indécise qu'il est incapable d'encadrer le titre lui-même qui reste dans la balance entre un jeu anonyme dans lequel vous prenez soin de votre ferme et un jeu tout aussi anonyme avec un envahi forêt de zombies qui n'offrent aucun feedback digne d'un vrai zombie. Ayant établi que narrativement parlant il n'y a pratiquement rien et que l'ambiance est en proie à divers problèmes, passons au côté purement ludique de ZombFarm. La routine du fermier proposée par Eastasiasoft commence assez bien, en nous offrant un tas d'activités à réaliser, chacune d'elles étant liée à un type spécifique de mini-jeu. L'idée de base est bonne et, comme mentionné, offre une variété de départ appréciable. Le problème est cependant double. Tout d'abord, les mini-jeux n'offrent rien de vraiment innovant ou original, se révélant être des répétitions d'activités vues et détestées dans de nombreux autres titres. Elles vont du déplacement d'un panier pour ramasser les œufs, au maintien d'un poisson à l'intérieur d'une barre verte jusqu'à ce qu'il soit attrapé, jusqu'à la capture manuelle (à l'aide d'une pince à épiler) des tiques qui éclaboussent l'écran.  Si le premier problème est le manque d'originalité des mini-jeux , le second est lié au fait qu'ils se répètent du début à la fin sans pratiquement rien changer. Il va sans dire que la monotonie devient vite dominante et, malheureusement pour ZombFarm, l'élément innovant, à savoir l'exploration de la forêt pleine de zombies, ne parvient pas à aider.

Des zombies qui ne font pas peur.

Explorer la forêt à la recherche de matériaux est en fait une activité qui fait plus peur par ennui que par les zombies qui, pour être honnête, sont parmi les plus innocents et anonymes jamais vus à l'écran. Ce sont essentiellement des skins monochromes du modèle du fermier qui n’offrent aucune stimulation. Non seulement ils ne font pas peur mais ils nous rendent pratiquement apathiques et leur présence n'apporte rien de concret au titre.  Le problème des zombies est également pratique car ils ne sont même pas si dangereux. En fait, non seulement nous pourrons facilement les éviter, mais nous pourrons également les battre et avancer sereinement et continuer notre cueillette de fleurs, etc. Bref, leur présence, qui devrait représenter la double âme du titre, est presque un accessoire qui n'offre rien à un titre peu inspiré et manquant également de profondeur. Graphiquement parlant, ZombFarm utilise du pixel art fortement pastel, si "lourd" que les détails du protagoniste et des zombies eux-mêmes sont presque complètement cachés. Le fonctionnement esthétique rappelle un peu ce qu'on a vu dans Nocturnal Visitors, dommage qu'ici il n'y ait aucun type de dispositif narratif ou esthétique comme support. Entre autres choses, nous devons souligner une fois de plus que les zombies ne ressemblent même pas à des zombies. Il en va de même pour les environnements, peu nombreux et sans inspiration, la forêt étant un fouillis d'arbres répétés à l'infini et presque tous pareils. Le son tente de redonner vie à un titre ennuyeux mais peine incroyablement et ne parvient pas à rendre les zombies menaçants. Enfin, il convient de noter l' absence totale de la langue française (les sous-titres sont également absents) même si les textes à l'écran sont assez limités et faciles à comprendre.