En proie à leurs propres démons, Eddie, Sal et Tango, trois flics, officient dans le 65e district, l'un des plus dangereux du nord de Brooklyn. Dans une semaine, Eddie, la cinquantaine, sera à la retraite. Sal travaille à la brigade des stups et a du mal à joindre les deux bouts. Sa femme enceinte a des problèmes de santé et leur maison est trop petite. Tango voudrait désespérément revenir en arrière. Depuis plusieurs années, il travaille sous couverture et se fait passer pour un trafiquant de drogue, ce qui lui a valu une année de prison, et sa femme a demandé le divorce...

Certes, A. Fuqua n'est pas James Gray  mais au milieu de la médiocrité ou de la vulgarité régnant en ce moment sur les écrans, L'Elite de Brooklyn fait figure de pépite d'or. Ne serait le scénario un peu bateau de ces trois destins (à peine) croisés, à la manière des premiers Inarritu, chaque scène - ou presque - de ce film noir de noir a marqué durablement le spectateur : il y a une telle justesse dans la manière de planter le décor, d'évoquer les ambiances et d'entrer dans l'âme des personnages; les acteurs jouent tellement vrai (Richard Gere et Don Cheadle encore plus que les autres), et les destinées humaines si frappantes, que l'on ne voit pas passer les 140 minutes du film. Nul doute que les amateurs de polars apprécieront !