Wolfenstein : The New Order accueille une suite autonome qui nous replonge en réalité dans le passé.
Retour au front.
Lancé en 1992, Wolfenstein 3D est le jeu qui a initié un genre, celui du jeu de tir à la première personne, plus communément connu sous le terme FPS. Ce nouveau volet sobrement intitulé Wolfenstein : The Old Blood se veut moins révolutionnaire que son ainé, mais propose une narration efficace et un rythme de jeu assez soutenu. On y incarne toujours B.J. Blazkowicz, un agent d'élite de l'OSA, le bureau des actions secrètes, mais dans une uchronie. L'intrigue débute en 1946, et les Nazis sont sur le point de remporter la Seconde Guerre Mondiale. Dans la première partie de la campagne (Rudi Jäger et la tanière des loups), Blazkowicz part pour une mission au plus profond de la Bavière, et se dirige vers le château de Wolfenstein afin de récupérer les coordonnées de la base du général Strasse. Sa route croisera celle d'un gardien de prison fou. Dans la deuxième partie (Les sombres secrets de Helga Von Schabbs), le héros se rendra cette fois à Wulfburg toujours en quête de la base ennemie. Un archéologue nazi y a déterré d'anciens artefacts aux pouvoirs maléfiques. L'aventure se compose de huit chapitres, et ne nécessite pas l'utilisation de Wolfenstein : The New Order. Développé par Machine Games, un studio fondé par des anciens de Starbreeze, The Old Blood ne fait clairement pas dans la dentelle, et joue avec les clichés. On retrouve toutefois une once de modernisme avec un simili arbre de compétences regroupant les atouts de Blazkowicz, des améliorations qui se débloquent lorsque vous atteignez certains objectifs. Que vous choisissiez la discrétion pure et dure ou encore le bourrinage total, votre manière de jouer a un impact sur les atouts que vous obtiendrez.
Le bestiaire ennemi ne manque pas d'audace, car les expériences contre-nature se sont multipliées ces dernières années. Outre les classiques Nazis, vous croiserez cette fois des super-soldats alimentés via un fil électrique. Pour s'en débarrasser, il faudra couper le générateur sur lequel est branché l'ennemi, foncer sur le robot et le taper à coup de tuyau de plomberie. Il est possible de le couper en deux ustensiles afin de les planter dans les murs (un support d'escalade obligatoire), mais aussi à maintenir des portes ouvertes ou à forcer des frappes. Les armes sont en nombre très limité (couteau, pistolet, fusil, etc), et ne bénéficient pas d'un grand réalisme. Il est possible de rosser la plupart des adversaires (boss compris) avec le petit pistolet de base ! Le jeu demeure très inégal dans son gameplay, et l'intelligence artificielle n'est pas toujours très pertinente. Chaque niveau vous obligera à suivre des objectifs très rigides et nécessaires à la continuation, et il arrive que l'on reste bloqué car un script ne s'est pas enclenché comme il aurait du. La campagne occupera environ sept heures, sans compter que Wolfenstein : The Old Blood s'avère beaucoup plus facile que le jeu principal.
Une réalisation à la hauteur ?
Sur le plan technique, Wolfenstein : The Old Blood n'apparaît clairement pas comme l'ambassadeur des consoles nouvelle génération. Le graphisme est plutôt coloré (à défaut d'être toujours très détaillé), la direction artistique assez soignée, les effets lumineux bien gérés, en revanche, les textures manquent parfois de précision, les décors restent un peu cubique, et la physique surtout demeure bien trop statique. Bien sur, il est possible de jouer directement sur la PlayStation Vita grâce à la fonctionnalité Remote Play. L'animation s'avère très fluide, tournant à 60 images par seconde de manière très stable. FPS arcade jusqu'au bout, Wolfenstein ne possède pas de barre de vie se restaurant automatiquement, et il faudra donc recourir aux classiques medikits. La jouabilité se montre facile d'accès, et reprend un concept proche des précédents opus. Rien n'a d'ailleurs véritablement changé depuis The New Order.
La progression est répartie sur huit niveaux assez longs et finalement plus ouverts qu'on aurait pu le penser. Plusieurs séquences peuvent être accomplies de plusieurs façons différentes, ce qui poussera sans doute certains joueurs à refaire plusieurs fois la partie, sachant qu'en plus de nombreux trésors sont d'ailleurs dissimulées dans l'environnement. La bande son est pour le moins nerveuse, et les doublages ne manquent pas d'humour. Quelques soucis de mixage audio se font cependant sentir dans la version française. Quoiqu'il en soit, cette extension autonome affiche un retour aux sources agréable et réjouira les fans du genre grâce à son gameplay nerveux.
VERDICT
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Sans surprise, Wolfenstein : The Old Blood a conservé la même ossature que The New Order, et on retrouve un titre de facture assez classique au final, mais extrêmement sympathique à découvrir. Un FPS old school certes jonché de clichés, mais aussi un excellent défouloir qui promet une durée de vie d'environ sept heures en solo, très correcte compte tenu du prix de vente affiché (19,99€).