A l'origine, Nagarya est une série publiée dans les années 1990 chez BDadult. Deux tomes étaient alors proposés, avant la sortie d'une intégrale chez A.A.R éditions en 2009, mais fortement censurée pour en faire une édition plus grand public. Non seulement, les scènes hard étaient absentes, mais de nombreux dialogues avaient également été coupés. Contrairement à ce que l'on aurait pu penser, Peter Riverstone est un auteur français, dont le véritable nom est Bernard Kamenoff. Un groupe de naufragés explore une planète inhospitalière où ils sont condamnés à vivre après le crash de leur vaisseau. Ce voyage ne peut avoir de retour, et les survivants se croient seuls dans ce monde, mais les choses vont vite changer. D'autres humains vivent en effet sur la planète, nus également, et cette peuplade se comporte comme une population en exil, fuyant on ne sait quel danger. La communication est difficile, les indigènes sont très craintifs, et une mystérieuse cité ancienne va être au cœur de toutes les attentions.

Nagarya affiche une qualité graphique indéniable. Les couleurs sont somptueuses, les décors riches en nuances, et Anny Wellington (la jeune femme en couverture) apparaît ravissante. L'auteur place toute l'attention du lecteur vers son héroïne, considérée comme une Eve moderne, et que les trois hommes survivants considèrent comme la seule survie de l'humanité sur cette planète moite. Quelques scènes de flashbacks nous permettent de découvrir le monde dont ils sont issus, où les femmes sont toutes magnifiques (et à moitié nues) alors que les hommes sont habillés en permanence. Oui forcément, il s'agit avant tout d'un ouvrage érotique, et Riverstone a un sacré coup de crayon pour faire des scènes réalistes, mais on retrouve également des références plus profondes notamment à la mythologie. A noter que cette intégrale comporte en supplément un dossier où Riverstone dévoile des planches inédites et quelques secrets de fabrique de l'album.