Depuis son plus jeune âge, Rose Klein a une capacité étonnante. Elle peut en effet dissocier son esprit de son corps, et ainsi écouter les conversations des vivants tout en parlant aux fantômes ! Un don dont elle ne comprend toujours pas l'origine, et qui va lui attirer les quolibets lorsqu'elle tentera d'en parler aux autres. Il faut dire que Rose n'a jamais connu sa mère, morte après sa naissance, et que son père n'a jamais abordé le sujet. Sa vie bascule lorsqu'elle reçoit un appel de l'inspecteur Echebarne lui annonçant que son père a été assassiné d'une balle dans la tête. Le policier lui promet de retrouver le coupable, mais Rose a bien l'intention de se servir de son pouvoir pour accomplir quelque chose de bien, elle qui s'ennuie tellement dans la galerie d'art où elle est employée. Dans la maison de son père, Echebarne retrouve les dossiers sur lesquels il travaillait, et montre à Rose une photo de la scène du crime. Or un tableau à la galerie présente exactement la même scène. Alors qu'elle remue à son tour de vieilles affaires, Rose entend les voix de trois fantômes (Wanda, Bob et Achille) qui vivent coincés par un envoûtement dans l'immeuble paternel. Quel secret dissimule donc sa famille ? Pourquoi son père a t-il été éliminé ? Il semblerait que son père ait abattu un tueur de nouveaux nés, Gilbert Antoine, ayant fait plusieurs victimes le 28 mai 1993, jour de la disparition de la mère de Rose. La jeune femme est aujourd'hui doublement en danger : Dans le monde physique, elle s'est confiée à une personne qui s'avèrera être néfaste, tandis que dans le monde astral, une ombre sinistre rôde autour d'elle ...

Rose est une série en trois tomes, cet opus apporte donc un épilogue cohérent à l'histoire. Dans cette trilogie, le polar et le fantastique se mêlent en douceur. Le scénario d'Emilie Alibert et Denis Lapière révèle avec parcimonie les indices sur l'origine de la famille de Rose, le sort réservé à l'assassin de sa mère, puis exhume une vieille légende d'il y a cinq siècles à cause des fantômes. Rose s'apprête à découvrir qui est l'assassin de son père, Ross Klein, et surtout pourquoi le meurtrier s'amuse à reproduire un tableau de Julius. Le dessin de Valérie Vernay est assez particulier, mais s'avère parfaitement en accord avec l'histoire. Les couleurs sombres renforcent le côté onirique de l'intrigue, et parfois certaines pages sont même entièrement muettes. Il en ressort une certaine mélancolie.